mardi 22 mai 2012

Entre Grand-Guignol et Branquignoles, quelle place pour la conviction ?

La séance pleinière du Conseil Général de la Creuse a encore été le théâtre d'une scène époustouflante, de celle qui confine au ridicule en passant par la caricature, mais qui est tellement révélatrice des convictions politiques de chacun, du poids des engagements et des paroles de nos élus, qui a toutefois le mérite de mettre en lumière les incohérences de fond derrière des convictions de forme... Je pensais, naïvement, que l'engagement politique reposait sur une Foi, des valeurs profondément ancrées en nous-mêmes, au nom desquelles les débats sont lancés. Je croyais en la fidélité envers ces valeurs, loin des calculs stratégiques qui consistent en des déclarations d'intention qui restent, le plus souvent, sans lendemain. Comme un accès de démagogie.
Au delà de cette question des valeurs, qui pèse indubitablement sur le poids de l'engagement en politique, il y a aussi la capacité à communiquer ; cette capacité à s'exprimer dans ces joutes verbales, ô combien théâtralisées, qui consistent en des dialogues, parfois grandiloquents, souvent vulgaires, sur le plan intellectuel, afin de déstabiliser celui ou ceux qui sont considérés au mieux comme des adversaires, au pire comme des ennemis, mais jamais comme des débatteurs-contradicteurs.

Sur la scène politique locale, à défaut de glaive, on brandit plus souvent l'accusation, et non pas la question pour mettre l'autre face à ses incohérences, pire encore, face à ses contradictions.

Se trouver en porte à faux, que voilà l'angoisse ultime du politique confondu par ses actes, synonyme de mise en échec.

Et c'est à ce type de spectacle que s'est adonné le Conseil Général de la Creuse à l'occasion de la session plénière du 21 Mai dernier. Une séance marquée par des échanges peu glorieux durant laquelle l'ironie a répondu à la provocation.

A l'origine, les voeux déposés par l'opposition de Droite, des voeux surprenants, consistant à détricoter les mesures prises durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ; en l'occurence, le groupe de la Droite Républicaine, emmené par le Député Jean Auclair, a demandé à la majorité la ré-ouverture de brigades de gendarmerie fermées, le rétablissement immédiat de postes d'enseignants supprimés, la ré-ouverture de bureaux de postes, de trésoreries et des tribunaux d'instance de Bourganeuf et d'Aubusson, et l'abaissement de 30 % des indemnités d'élus.

Des voeux qui touchent à des combats locaux menés avec force envie par la Gauche locale, jamais avare en matière de critiques à l'égard de l'ex-majorité présidentielle et de sa politique.
Photo : la Montagne Centre France.

Bien entendu ces voeux étaient marqués du sceau de la mauvaise foi, mais la méthode, brutale et provocante, a au moins eu le mérite de démasquer la valeur réelle de la conviction de la majorité départementale.

Pour ajouter au croquignol du moment, le groupe socialiste a voté unanimement contre ces voeux pour lesquels elle aurait voté des deux mains s'ils avaient émané de lui-même...Allez comprendre. Simplement ridicule. Heureusement que celui-ci ne tue pas...

Le Président Lozach eut beau manier l'ironie avec une certaine habileté, politisant le débat, y voyant la réaction d'un mauvais perdant, cela n'enlève rien au grotesque de la situation, qui n'élève pas le niveau politique de notre département qui s'enlise dans ce type de réflexions, loin, bien loin, si loin de débats constructifs et prospectifs que les enjeux immédiats de la Creuse suggèrent.

Bien dommage de renvoyer cette image risible qui décrédibilise notre sphère publique. Gageons que les débats qui s'annoncent dans le cadre des élections législatives soient plus dignes... Mais je m'interroge : Quelle place pour la Creuse et les Creusois dans ce type d'attitude ?
Les Creusois, les Français en général ont des attentes fortes suscitées par des espoirs avivés par François Hollande. Espérons qu'ils ne fussent pas illusionnés, et qu'ils ne soient pas déçus !

2 commentaires:

  1. Un exemple typique d'opposition systématique et aveugle, celle là même qui empêche tout évolution et tout développement.
    Au diable le sectarisme !

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  2. La guerre picrocholine à laquelle se livrent nos Conseillers Généraux a atteint son sommet avec le voeu de l'opposition proposant de rétablir tout ce que l'ancien Gouvernement avait supprimé.
    Ce n'est pas ainsi que l'on permettra à la Creuse de sortir de son déclin,bien entendu il est regrettable que disparaissent les service publics en zone rurale mais il faut réfléchir à de véritables réformes ce qui jusqu'ici n'a pas été le cas.
    Prenons des exemples:
    -Des gendarmeries ont été été supprimées et cela était sans doute nécessaire mais la nouvelle organisation n'est pas satisfaisante,le temps d'intervention étant trop long.
    -Des bureaux de poste sans clientéle ont disparu mais on n'a pas organisé les missions des facteurs pour le service des personnes isolées.
    -Enfin en ce qui concerne la Justice on a supprimé des Tribunaux d'Instance sans donner les moyens aux Tribunaux de rattachement.
    André VALLINI,député de l'Isére qui travaille depuis longtemps auprès de François HOLLANDE sur une réforme de la Justice a déclaré avant les élections,lors d'un déplacement à Tulle qu'il travaillait sur une fusion des Tribunaux de Grande Instance et d'Instance pour une véritable réforme en profondeur de l'Institution Judiciaire se substituant à la réforme au couperet de Rachida DATI qui n'a rien réformé mais tout déstructuré.
    Le groupe d'opposition mal inspiré une fois de plus par Jean AUCLAIR a fait de la provocation et ce type de voeux ne devrait même pas être mis au vote.

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