lundi 9 avril 2012

De la morale des uns... Et des autres...

On a démontré depuis longtemps que François Bayrou était un précurseurs, celui qui avant tous les autres avait su mettre en avant la problématique de la Dette, en ayant fait le coeur de sa campagne de 2007 ; une thématique aujourd'hui encore sous le feu des projecteurs, mais dont les responsables des différents courants politiques se sont emparés, mais avec un temps manifeste de retard.
Même chose sur le thème du produire en France ; leitmotiv du livre écrit par le leader centriste autour des deux axes clefs du redressement de la France, Produire et Instruire, ces deux thèmes ont été repris, avec moins de conviction, et de certitudes par les candidats à la Présidentielle.
La reprise de différents thèmes au coeur de la campagne bayrouiste, pourrait sonner comme un plagiat, à tel point que même le journal Le Point qualifie François Bayrou de prophète.
Dernièrement, François Bayrou s'est proposé en faveur, dans un souci d'éthique démocratique, d'un référendum autour de la moralisation de la vie politique. Une évidence tant les atteintes à la Démocratie sont légions dans notre pays, souvent trop prompt à s'ériger en donneur de leçons, sur un thème nécessairement populaire et porteur.
Y-a-il finalement à être surpris de voir François Hollande s'emparer du sujet, et y aller à son tour de son petit mot, souhaitant, à l'instar du candidat MoDem, une réforme du financement des campagnes électorales.

La moralisation, un mot à la mode dans un pays où l'on compte tant de donneurs de leçons en tout genre. De ceux qui s'exonèrent de tout, descendant de leur olympe prêcher la bonne parole avec leurs ailes blanches.

Encore que, quand François Bayrou, sur lequel ne plane pas la moindre ombre de quelque affaire compromettante, dont chacun s'accorde à reconnaître l'intégrité, l'honnêteté intellectuelle, le courage, parle de moralisation, cela a pour moi un sens ; mais venant du Parti Socialiste, cela me dérange un peu plus, voire même beaucoup plus.
Ce n'est pas Jean Michel Apathie, pourtant homme de Gauche, ou encore David Revault d'Allones, journaliste à Libération, qui diront le contraire...

Difficile dès lors de parler de Démocratie, de moralisation avec un tel fonctionnement interne, dans lequel "des trafiquants du suffrage universel côtoient des militants honnêtes !". Difficile d'être crédible sur un tel sujet...

La bonne morale, l'honnêteté intellectuelle exige qu'il y ait adéquation entre les paroles prononcées, y compris de façon tribunitienne, et les actes qui doivent entrer en concordance avec les mots.
Jean-Luc Mélenchon, qui se présente comme le candidat de l'anti-système, comme le candidat le plus proche du peuple devrait lui aussi le savoir. Tellement facile et démagogique, surtout lorsque comme lui, on a le sens du verbe, de taper sur "les élites fortunées du pays", quand soi-même, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à lui-même, on se refuse à la publication du patrimoine des élus, tout en reconnaissant "être gêné de vivre bien". Un modèle de transparence.
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéoÉvidemment, fort de différents mandats électifs, ancien sénateur et ministre, actuel député européen, le candidat front de Gauche affiche des revenus à hauteur de 6200 € par mois, et dispose d'un patrimoine estimé à 760.000 €. C'est à dire que celui-ci gagne plus que 90 % des patrons, et fait partie lui aussi de cette élite fortunée sans cesse condamnée. Et si je ne retire rien des convictions de fond du candidat Front de Gauche, je m'interroge cependant sur la forme d'une fortune constituée en grande partie sur le système...Comme quoi, il n'y a pas de honte, Mr Mélenchon, à gagner confortablement sa vie... En revanche, pour ce qui est du respect de la Démocratie et de la liberté de la presse, Jean-Luc Mélenchon prouve que, bien qu'étant de Gauche, il n'en est pas moins de l'extrême avec tout ce que cela suggère en matière de respect des libertés, particulièrement celle de la Presse. Il y a une façade chez Mr Mélenchon qui confine peut-être à l'imposture idéologique ?

Au delà de tous être des moralisateurs, ils se veulent tous porteurs de l'identité républicaine au travers des valeurs de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. C'est sans doute pour cette raison que deux des candidats à la fonction suprême refusent un débat à 10. Comme par hasard, ces candidats sont François Hollande et Nicolas Sarkozy, dont les arguments sont bien peu convaincants... Débat inaudible du côté socialiste (quid des primaires...), mais aussi, comme du côté du Président-Candidat, il y a comme une répugnance à se trouver sur le même plateau qu'un Philippe Poutou ou un Jacques Cheminade, pourtant tout aussi légitimes dans ce débat. Sans doute aussi la peur de devoir répondre à un contradicteur comme Bayrou.

Un véritable déni de Démocratie de la part de deux candidats qui se réclament de la République, violant pourtant la valeur d'Egalité qui en est une des composantes du socle ! Une atteinte à une liberté essentielle : celle du débat !
Dès lors, comme l'a si justement exprimé Jean-Michel Apathie : "On peut dénoncer les autres parce qu'il y a de quoi dire, mais il faut aussi balayer devant chez soi!"

Moralité : La morale n'entend que le langage des faits.

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