mercredi 9 décembre 2015

Quelle Creuse voulons nous pour demain ?

Les élus creusois doivent se prononcer sur la refonte des intercommunalités proposée par le préfet, avec un territoire découpé en 4 communautés.
Cette question était à l'ordre du jour du dernier Conseil Communautaire de Creuse Grand Sud auquel je n'ai pu participer.
J'y avais à ce titre, préparé l'intervention suivante :

Quelle Creuse voulons-nous pour demain ?

C’est là, la vraie question posée en filigrane du schéma de réorganisation des EPCI proposé par Monsieur le Préfet, et soumis à notre appréciation, comme un choix de vision à faire, qui tracera les contours de l’avenir de nos territoires.
J’introduirais mon propos en deux temps : en premier, je rappellerai, que non loin de chez nous, existe Clermont Communauté, communauté urbaine de Clermont Ferrand, qui compte 282.000 habitants, et qui s’étend sur plus de 300 Km², sans que ces chiffres ne choquent qui que ce soit.
Nous, en Creuse, nous pinaillons pour diviser nos 124.000 habitants en 4 communautés de communes. Alors, bien sûr, les dimensions ne sont pas les mêmes, mais les enjeux se retrouvent.
Et bien évidemment, sur ces questions, le débat n’est pas de trop, bien au contraire, il est nécessaire.

En second, récemment encore, mon frère, qui vit dans l’aire urbaine de Clermont Ferrand, me posait la question de savoir pourquoi, je persistais à vivre en Creuse.
Je lui rétorquais alors : « En dehors d’une offre commerciale, sportive ou culturelle à la palette plus large, de quelle offre de services bénéficies-tu, dont nous ne bénéficions ici, où nous jouissons en plus d’une belle qualité de vie ? ».
En effet, les dernières semaines ont prouvé qu’en étant unis, nous pouvions réaliser de belles et grandes choses : arrivée du scanner, ouverture de la nouvelle piscine, ouverture programmée de la future cité internationale de la tapisserie… Toutes ces réalisations sont l’œuvre de la mutualisation des moyens et/ou de l’addition des compétences des uns et des autres pourvu qu’ils s’entendent.

Là est la vraie question que nous devons nous poser.

Car dans ce débat, encore une fois nécessaire, j’entends beaucoup d’arguments allant à l’encontre soit des fusions, soit des schémas proposés, pour des raisons diverses et multiples : pour certains, il ne faut pas casser les bassins de vie, pour d’autres, il ne faut pas voir trop grand ; d’autres encore, en font des questions d’Histoire des territoires, ou des questions d’inimitiés de personnes, même s’ils ne le disent pas publiquement, et il y a aussi ceux qui craignent pour la fiscalité, et qui souvent, voudraient bénéficier des services, sans contribuer pour autant à leur financement...

Tous ces arguments, peuvent, pour des raisons différentes se concevoir, même s’il s’y trouve, ça et là, des réflexes conservateurs, (si éloignés de la notion de progrès), la peur du lendemain et de l’inconnu, et parfois même une teinte d’hypocrisie, recouvrant de petits calculs sans lendemain.

En Creuse, nous avons trop souvent raté des virages décisifs pour nous permettre le luxe de mal négocier celui-ci, à l’heure d’un choix déterminant qui va conditionner l’avenir de nos territoires. Ne renvoyons pas l’image de la discorde, de volontés brouillonnes, de territoires fermés, réfractaires aux évolutions, qui plus est à l’heure de la nouvelle région où pour nous faire entendre, nous aurons besoin de constituer de grands ensembles, de taille pertinente, puisque l’avenir à moyen terme de la structure départementale est clairement mis en cause, a fortiori par la possibilité offerte de fusions entre EPCI, trans-départementale. Cela, à mon grand regret, pour ce qui me concerne.
Le département demeure à mes yeux un espace cohérent qui mérite d'être préservé.

A ceux qui craignent pour la sacro-sainte proximité, ciment de notre cohésion, je réponds la chose suivante : C’est au travers du tracé des nouveaux périmètres intercommunaux que nous trouverons les moyens de garantir le maintien de nos services, le bon fonctionnement de nos établissements publics, que nous garantirons la capacité d’investissement, seule à même de poursuivre la structuration de notre territoire, son développement économique, et d’y maintenir ainsi la vie. Cette vie, que nous pouvons développer et qui est la clef du futur de notre territoire.
C’est ainsi au travers de ces ensembles plus grands que nous pourrons assumer et assurer le mieux possible, le maintien de la solidarité, mais aussi préserver ce qui fait notre qualité de vie.

Alors, posons-nous les bonnes questions, celles de la vision que nous voulons tenir pour notre territoire que nous engageons, et avec lui, les générations futures auxquelles nous devons penser, pour lesquelles nous serons comptables de nos choix.

En ces instants qui interrogent beaucoup, nous devons comprendre que, plus que jamais, loin des « guéguerres de clochers », c’est l’union qui fera notre force, et que l’occasion historique de l’unité du Sud Creusois se présente en perspective.

J’y suis pour ma part favorable, sans renier tout ce qui fait la singularité, tout ce qui compose l’identité propre de nos territoires, mais en me tournant résolument vers l’avenir, avec le souci impérieux de ne pas laisser passer cette occasion, si riche en espoirs à mes yeux. C’est une ambition collective qu’il nous est proposé de porter, dont je crois fermement et intimement qu’elle vaut la peine que l’on se batte pour elle ; car au final, se battre pour elle, c’est se battre pour la Creuse.

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