jeudi 28 octobre 2010

Le bouclier rural : Un énième constat. Des raisons d'espérer ?

La presse locale s'est récemment fait l'échos du projet de bouclier rural, par nos collègues socialistes, en réponse au célèbre et controversé bouclier fiscal (par ailleurs sous la menace de Bruxelles ), mais surtout en réponse à la situation critique de nos campagnes.
La Creuse, particulièrement la circonscription d'Aubusson, semble concernée au plus haut point par ce concept.
Néanmoins était-il besoin de rappeller encore une fois à quelle point notre département, voire notre région souffrait de sa situation. Les problèmes liés au cloisonnement de nos territoires, à l'exode de nos populations, essentiellement les jeunes, à la faiblesse de notre tissu économique, à la raréfaction de nos services publics. D'aucun parleront volontiers d'abandon de l'Etat dont la responsabilité est d'être accessible pour tous partout.

Tous ces états de fait que l'on mentionne encore et encore, ne datent pourtant pas d'hier, sont connus et archi-connus de nous tous. J'étudiais moi-même durant mes années collèges, le peu glorieux destin de notre "diagonale du vide", et rédigeais il y a quelques mois un article sur le sujet, et dressai encore récemment un constat sur l'offre médicale dans notre secteur.
La ruralité exige en effet que l'on se penche sérieusement sur le sujet ; mais ne pouvait-on agir avant ? N'était-il pas possible de tirer la sonette d'alarme plus tôt ? N'y avait-il pas parmi nos élus, des personnes suffisament visionnaires et compétentes pour appréhender les problématiques de nos campagnes, anticiper la situation actuelle ?

Le projet de bouclier rural, et la médiatisation qui l'accompagne, est-il réellement "une campagne pour les campagnes", ou plutôt "une campagne pour LA campagne", dans l'optique des échéances électorales futures durant lesquelles se mêlent espoirs, promesses et discours démagogiques ?
En effet, de nombreuses questions restent en suspend, notamment sur la définition même de l'espace rural, des services au public qui sont indispensables à offrir...

La ruralité ne s'aborde pas de n'importe quelle manière, et si les questions demeurent si nombreuses, c'est parce que les déséquilibres et inégalités sont importants d'un territoire à un autre. Mais, la faute à qui ???
Pouvons-nous envisager la ruralité dans le Puy de Dôme de la même manière que la ruralité en Creuse ? N'y-a-t-il pas de grandes différences, ne serait-ce que sur le plan structurel ?
Les besoins d'Aubusson sont-ils les mêmes que ceux de La Souterraine ? Poser la question, c'est déjà y répondre.

Il paraît ainsi difficile d'avoir une conception généraliste des campagnes, tant les particularismes locaux, les déficits en terme d'infrastructures, les différences à tous niveaux, sont légions. Il faudrait dès lors organiser de véritables Etats Généraux de la Ruralité. Mais après tout, pourquoi pas ??... Il y a plus d'un an, campagnes de France...

Tous ces constats locaux, et ces différences d'un territoire à l'autre sont la résultante probable de l'inefficacité des politiques mises en place jusqu'alors, mais aussi de l'absence de consensus entre nos élus, liée aux rivalités partisanes, et aux sempiternelles batailles de clocher. Pourtant le sujet, et la situation concrète, méritent l'adhésion et le concours de tous !

Cependant, comme nombre de creusois, nous avons envie d'un renouveau pour nos campagnes, et plus encore, nous avons envie d'y croire.
Mais l'Etat, qui a trop souvent joué la montre sur une question méconnue pour lui, et trop souvent jouer le jeu de l'assistanat (mise sous perfusion) qui engendre la facilité, et n'encourage pas le développement et la prise d'initiative, n'est pas la réponse exclusive aux problématiques rurales.

L'Etat doit être présent partout, mais il ne doit pas tout gérer, être la source de tout. Son rôle est structurant afin d'assurer l'équité en matière d'offre publique aux populations, et le décloisonnement des territoires. En ce sens, le réseau routier principal doit faire partie des nécessités absolues à assurer. A titre d'exemple, le déclassement de l'ex N-141 n'a-t-elle pas représentée une catastrophe pour le Sud Creusois ?

La Creuse : des grands espaces verts...

... à la modernité.

Mais, pour ce qui est du développement de nos campagnes, de leur dynamisation, c'est là notre charge de travail, celle de nos élus, au grè de leurs compétences et attributions.
Alors, comme le dit si bien ma collègue Nathalie Pagani, appellons en à l'enthousiasme, la créativité, la responsabilité et au pragmatisme !

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