Bien que de temps en temps légitime, la colère est toujours
mauvaise conseillère. Elle est au cœur de réactions passionnelles, souvent
excessives.
Et c’est bien d’excès dont il est question autour des
commentaires relatifs au drame que nous venons de vivre à Nice.
Pourtant le droit à l’excès doit avoir ses propres limites,
celles de la raison. L’excès n’a que trop fait dire, par delà la colère et la
tristesse que chacun peut entendre, des choses terribles, susceptibles de
mettre un peu plus à mal le peu d’équilibre et de cohésion qui demeurent entre
chacun dans notre pays.
Laisser entendre que le terrorisme serait exclusif, qu’il ne
concernerait que nous, qu’il n’aurait qu’un seul visage, relèverait d’une
contre-vérité certaine qui nierait la nature même de ce qu’est le terrorisme,
quel qu’il soit. Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de terrorisme
mondialisé qui peut menacer chaque ville, chaque territoire. Aujourd’hui, nul ne
semble être à l’abri.
Il est l’expression violente d’une dérive, d’excès,
d’extrémismes. Le terrorisme n’est pas que fondamentaliste, ou islamiste, il a
de multiples visages, mais toujours une même expression.