dimanche 22 juillet 2012

Mythe et réalité.

"Ré-enchanter le rêve français". Tel était en substance le message envoyé au peuple français, car il n'est pas juste de ne s'adresser qu'au peuple de Gauche, lors du désormais emblématique meeting du Bourget par François Hollande.
Il y était question d'éthique, de changement, de changer le Destin de la France, de redonner confiance aux français, se posant en héritier et défenseur de valeurs arbitrairement décrites comme de Gauche ; la justice et le progrès social, l'éthique et l'équité, le partage.
Ce jour là au Bourget, le candidat socialiste souleva un enthousiasme tel que son discours, tout plein de bonnes intentions et d'ores et déjà entré dans la légende. Mais pour que la Légende devienne un mythe, il faut que les bonnes intentions soient transcendées par des actes concordants et concrets.
Porté par les acclamations savamment orchestrées par un discours fleuve à la démesure des fantasmes les plus profonds, François Hollande ne fut pas avare de promesses, parmi les plus improbables, au mépris des réalités de la crise, des réalités budgétaires, des faiblesses criantes de notre pays ; il fut question d'un ordre nouveau fondé sur idéal de justice, particulièrement sur le plan social, de performances économiques sur la base de perspectives de croissance plus que flatteuses, d'une guerre menée contre une finance à mâter, de rénovation institutionnelle, de moralisation de la vie publique... Bref tout ce que les français attendent, sans entendre que cela à un prix. Des propos déclamés dans une ambiance tellement surréaliste que cela semblait si facile, que ces objectifs paraissaient si simples à atteindre. Chaque protagoniste cru vivre un rêve éveillé, un rêve enchanté.

Une amorce de discours de vérité fut esquissé en fin de campagne face à l'imminence de la victoire, tout autant espérée que redoutée ; un discours qui excluait le terme de rigueur, impopulaire, péjoratif, auquel on préféra substituer le mot effort, tout en précisant que cet effort serait justement réparti entre tous les français.
Cependant, pour qui connaît la langue française, saura qu'il n'est pas de rigueur sans effort, ni d'effort qui ne soit pas rigoureux. Comprendra qui voudra cette subtilité rhétorique.

Le temps des promesses, qui se perdent dans le flot d'une actualité florissante, qui n'engagent que les aveugles ou ceux qui y croient, ne dure que le temps d'une campagne ; c'est une constante de chaque scrutin.
Puis vient le temps de la victoire, des embrassades et autres satisfecit, un moment enrobé de ce que l'on appelle l'état de grâce, une période durant laquelle tout semble permis, où les espérances ne sont pas teintées d'impatience, où l'élu semble auréloé d'une confiance inaltérable. Le rêve éveillé, où l'on croit que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Puis vient le temps du réveil, celui où la réalité nous saute au visage, des espoirs déçus et déchus, lorsque la vérité se révèle à chacun. Car en politique, il y a ceux qui font fî de la vérité, et qui gagnent, ceux qui la travestissent, et qui perdent ; enfin, il y a ceux qui la disent et qui ne gagnent jamais. Voilà ce qui sévit en France depuis trente ans...

Dans le cas de François Hollande, il n'est pas de place, ou plutôt pas de temps pour l'état de grâce ; deux raisons essentielles à cela : d'une part du fait de la gravité sans précédent de la Crise que traverse notre pays, d'autre part et parallèlement, de par les attentes énormes nées des engagements précis pris par le candidat socialiste.

C'est oublier un peu vite qu'en politique, pour celui qui gagne, la vérité est souvent douloureuse. Et l'effritement progressif de la courbe de popularité du président socialiste est à la mesure des espoirs que ce dernier a suscités. Cela tient aux premiers pas de cette présidence normal, que les groupies de Caton jugent bons et mesurés. Que nul ne s'y trompe, car entre la mesure et la tiédeur, il y a un monde...

Le but ultime de cette présidence socialiste est de réussir là où Nicolas Sarkozy a échoué : hausse du pouvoir d'achat, reconquête industrielle, baisse du chômage, transparence et moralisation de la vie publique. Ce sont sur ces thèmes précisément que les édiles du PS sont attendus dans l'urgence, eux qui ont tant dénoncé les errances de cinq années de Droite Sarkozyste, ne sachant plus quoi promettre pour l'emporter.

Maintenant, ce n'est pas le changement, c'est bas les masques ! Cela commence par un audit sur les comptes public pour appréhender une situation que nul ne pouvait nier savoir, et qui révèle (ô surprise) une situation dramatique que l'on a feint d'ignorer... Une bonne raison d'insister un peu plus sur les efforts à fournir (pourtant nécessaire, comme l'avait dit en son temps François Bayrou)...
Des efforts dont on nous a tant dit qu'ils seraient justes et équitablement répartis.

Sans doute pour cela qu'il faut casser symboliquement tout ce qui touche au Sarkozysme ; la défiscalisation des heures supplémentaires par exemple ; dispositif qui permettait d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés en jouissant, tout en exonérant les patrons de charges sur la rémunération de ces heures ; ce que l'on appella en son temps le travailler plus pour gagner plus. Ce sont pas moins de neuf millions de personnes qui sont concernées par ce dispositif qui prendra fin au 1er Août prochain.
Cela au nom du symbole et parce qu'il faut bien faire des recettes ; en effet, selon Jérôme Cahuzac, cette mesure coûte 5 milliards d'euros à l'Etat (manque à gagner en réalité) et crée du chômage.
Cela parce que le PS pense de façon illusoire et mécanique, que l'emploi dépend de la répartition du temps de travail. Une hérésie économique ! Par ailleurs confirmée par Bernard Thibault de la CGT...
Or des heures supplémentaires sont effectuées au nom d'une charge de travail exceptionnelle et temporaire ; comment créer de l'emploi sur du temporaire ?
D'autre part, quelle population est touchée ? Les classes moyennes, bien entendu, celles sur qui pèse la plus grande pression.
Pour ma part, cette fiscalisation des heures sup va faire baisser mes revenus, limiter mon accès à la consommation (baisse de croissance), diminuer mon pouvoir d'achat, et augmenter ma pression fiscale. Dieu merci, je n'aurais pas à m'acquitter d'un remboursement rétro-actif...
Quand à mon employeur, il n'embauchera pas davantage, mais devra payer davantage de charges sans pouvoir augmenter ses recettes. Ce sont nos PME qui vont s'en réjouir...
C'est donc cela le sens de la justice et de l'équité chez nos socialistes ?

Sans doute que oui, puisque les parlementaires socialistes, pour lequel le PS avait enjoint de ne pas attendre une loi pour ne pas cumuler leur fonction avec un mandat dans des exécutifs locaux, demeurent d'excellents cumulards. La Creuse en est témoin, qui attend toujours que le Député-maire de Guéret rende son mandat local, car élu dans la plus grande circonscription de France ; cela pour une représentation à temps plein à l'Assemblée Nationale. A ce jour, nous sommes toujours en attente d'une réponse de Michel Vergnier à ce sujet, sensible localement.

L'exemplarité, en matière d'efforts à fournir, doit toujours venir d'en haut, sans doute pour cela que les députés ont massivement voté contre la fiscalisation de leurs indemnités, mais aussi contre le contrôle de l'IRFM (Indemnité pour frais de mandat) dont l'utilisation alimente la suspicion. Bel exemple et de moralisation de la vie publique, et d'équité devant l'effort.

Si sous Nicolas Sarkozy avait émergé une société des inégalités croissantes, sous François Hollande, on assiste au maintien d'une société des privilèges. C'est sans doute cela le Changement dont on nous a tant parlé...

Nous verrons aussi ce qu'il en sera réellement de l'affaire PSA qui alimente toutes les chroniques, afin de mesurer le pouvoir du politique dans la sphère économique...
D'autre part, comment concilier des hausses d'impôts à hauteur de 7,2 milliards d'Euros avec un gel des dépenses publiques de l'ordre de 1,5 milliards tout en justifiant que les plus fragiles auxquels il faut joindre les classes moyennes, vivront mieux que sous le précédent quinquennat ? Jean-Marc Ayrault répétant à l'envi que le redressement se ferait dans la justice, en ne taxant que les entreprises et les ménages les plus aisés.
A quel niveau se situe l'aise en question ?

On cria haro sur le baudet, lorsqu'il fut question du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Ils ont fait mieux, avec deux sur trois ! 

De Gaulle aimait à répéter qu'il n'aimait pas les socialistes car ils ne l'étaient pas. J'ajouterai que le socialisme que l'on nous vend, est une escroquerie, un luxe dont se servent quelques privilégiés pour vendre cet impossible auquel je rappelle que nul n'est tenu. Cela s'appelle la déculpabilisation.
Peut-être cela la clef du succès ?

6 commentaires:

  1. Pendant 10 années pendant lesquelles la droite a exercé le pouvoir rien n'a été fait pour régler les problémes de la France,le déficit n'a cessé d'augmenter,le chômage aussi,la désindustrialisation a atteint des sommets et l'on voudrait que le nouveau président,le nouveau gouvernement, réglent tous ces problémes en deux mois !
    Certes il pourrait faire comme Nicolas SARKOZY:prendre des mesures non étudiées,inconséquentes,inapplicables ou dangereuses,ce n'est pas sa méthode il préfére étudier et concerter avant de décider et on ne saurait lui reprocher.
    En ce qui concerne les heures supplémentaires,la baisse de la TVA sur la restauration il est indispensable d'en connaitre le coût fort élevé pour l'Etat et l'impact sur le chômage important,c'est ce que fait le gouvernement.
    Sur le plan local l'inquiétude grandit dans la population sur l'avenir de la clinique,les bruits les plus pessimistes se répandent,il est plus que temps que le projet de Centre Hopsitalier du sud creusois qui pourrait associer public et privé voit le jour.

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  2. Et oui Robert,

    Nul ne saurait tout faire en deux mois, je suis bien d'accord. Cependant, lorsque l'on se prévaut du changement, c'est en sachant pertinnement que le changement n'attend pas !

    Les importantes promesses faites devant les français engagent moralement leurs auteurs, créant une impatience devant l'attente.

    Jusque là le Gvt Ayrault s'est attaqué aux symboles du Sarkozysme : heures supplémentaires, TVA sociale... Pour quelle concertation sur ces sujets en période estivale ? Que préconisez-vous sur ces sujets ?

    Concernant le sujet local que vous évoquez : comme vous le dîtes, les rumeurs courent, mais Robert, vous savez bien que pour qui lance la rumeur et pour qui l'entend et la crois, elle permet surtout à ceux-ci d'éviter de réfléchir...

    Vous aurez constaté, en spectateur assidu de l'actu locale, que des travaux d'envergure ont cours dans l'enceinte de la clinique ; croyez-vous sérieusement que des frais d'une telle importance seraient engagés inutilement ? Croyez-vous que l'on ait les moyens de jeter l'argent par les fenêtres ?

    D'autre part, pourquoi cet acharnement à taper systématiquement sur l'établissement susvisé, unanimement reconnu comme nécessaire à l'équilibre sanitaire du territoire ?

    Mais encore, quelles modalités pour ce projet de Centre Hospitalier dont vous parlez : quel projet immobilier, quelle activité, quels financements. Un regroupement sur un seul site couterait 27 millions €, contre 8 millions € pour une rénovation des sites en question...

    Quelle novation dans ce regroupement dont vous parlez qui ne ferait que centraliser des activités déjà existantes ? Quel statut pour les agents ?

    Pourquoi cette opposition public/privé lorsque l'on sait que la Clinique obéit à un statuut PSPH ?

    Sont-ce là, les vrais problématiques des la question ?

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    1. Je ne fais qu'évoquer le projet de regroupement des activités sur le site du Mont qui a été proposé lors des derniers Conseils de survillance de l'Hopital,projet coûteux certes mais réaliste.
      De toute façon il apparitendra à l' ARS de prndre une décision et je crois qu'elle le fera rapidement.
      En ce qui concerne le public et le privé je pense qu'il peuvent travailler ensemble, même dnns une structure regroupée.De toute façon les patients recherchent la qualité des soins sans se préoccuper du statut de l'Etablissement.

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  3. Robert,

    C'est plus qu'une évocation de votre part, puisque vous dîtes qu'il est temps que ce projet voit le jour.

    Je réitère ma question des différences dans l'offre de soins que vous proposez, demeurée sans réponse.

    Sur quoi fondez-vous le réalisme d'un projet dont vous concédez qu'il est coûteux, quand il est possible de faire aussi bien à moindre frais. Sinon, quelles différences notables encore une fois.

    Vous avez raison sur la qualité des soins nécessaires, mais pour 27 millions €, qu'est-ce qui changera de façon aussi significative ?

    Quand à la question du statut, elle intéresse au plus haut point les salariés, qu'il s'agisse du personnel médical, para-médical, ou des médecins.

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  4. Le regroupement sur un seul site des deux EHPAD (St Jean Le Mont) qui va être réalisée rapidement,de la médecine,des urgences et de la Clinique avc possibilité d'envisager à proximité une maison médicale présente d'après les études qui ont été faites des avantages pour les patients et la possibilité de mettre en commun de nombreux services notamment administratifs.
    On peut d'ailleurs se demander si l'hôpital retirait son service de médecine du site de la Croix Blanche ce que deviendrait la clinique.
    Toute cette querelle public privé me parait déraisonable,il faudra bien se mettre d'accord sinon l'ARS tranchera et je ne suis pas sur que nous serons gagnants.

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  5. Finalement, rien de neuf que ce qui existe déjà !

    Mais permettez-moi de m'interroger Robert ; pourquoi s'embêter avec les services de la clinique, si vous ne savez pas ce qu'elle deviendrait sans le service de Médecine ? Je ne saisi pas vraiment l'argument...

    Pourquoi s'acoquiner dès lors d'un service de radiologie, indépendant et clef de toute l'offre de soins localement (13.000 passages à l'année), d'un service d'Urgences (4.500 passages à l'année) et d'un service de Chirurgie ?

    Par contre, permettez que je m'interroge sur le devenir du service de Médecine sans le service des Urgences qui l'alimente à plus de 80 %...

    Vous avez raison, cette querelle est déraisonnable !

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