C'était un secret de Polichinelle, rendu officiellement public le 06 Septembre dernier. La demande en référé déposée par Michel Moine, un référé de principe sans aucun espoir d'être entendu, a été logiquement rejetée par le Conseil d'Etat.
Plus aucun obstacle (si tant est qu'il y en eut un...) à l'organisation du nouveau scrutin aux dates décidées par le Préfet : 25 Septembre pour le premier tour, 02 Octobre pour l'éventuel second tour.
Mais de second tour, il n'y aura pas, à la surprise plus ou moins générale. En effet, seuls deux candidats ont déposé leur candidature en préfecture dans les délais réglementaires. La paire Jean-Marie Massias / Laurence Chevreux et Michel Moine / Vivette Le Hellaye.
On rejouera donc un remake de la finale d'Avril dernier sur une seule manche, décisive cette fois-ci, espérons le.
La surprise réside essentiellement dans le fait que les aubussonnais s'attendaient à une troisième candidature qui devait émaner du Front de Gauche.
Une candidature nourrie par la dérive juridique qui a suivi l'élection initiale avec les recours multiples intentés par le Maire d'Aubusson.
Chacun a pu en effet, faire valoir son amertume, sa frustration, son émotion et sa colère consécutivement à la première réclamation, l'appel qui a suivi et l'ultime référé. Moi-même j'ai eu l'occasion de faire entendre ma déception et ma réprobation devant cet accès de juridisme qui à mes yeux sonne comme une insulte à la démocratie.
Le Front de Gauche, également par voie de presse, à fait de même avec une force de conviction réelle et sincère, dénonçant un "calcul politicien" de Michel Moine pour repousser la tenue d'un nouveau scrutin, déplorant "l'attitude irrévérencieuse et dédaigneuse apportée au peuple aubussonnais".
Fort d'un argumentaire auquel nombre de personnes ont souscrit, le FDG annonça dès lors son intention de maintenir un candidat lors de la nouvelle élection, faisant valoir en outre être la seule et unique GAUCHE en France.
J'ai pour ma part le plus grand respect vis à vis de tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont une force de conviction réelle et sincère, nourrie par une Foi inébranlable, et qui ont la franchise de faire connaître publiquement leur opinion sans jamais se cacher. En politique, le courage est une vertu qui se fait rare.
Le Front de Gauche est un mouvement qui s'est construit en toute indépendance vis à vis du PS sur la base des valeurs ancestrales de la Gauche. Cette indépendance exprimée par de nombreuses piqûres de rappel a fait du FDG une force politique audacieuse, inféodée et tout à fait respectable.
Les régionales de 2010 en avaient montré cette image. Avec leurs élus au Conseil Régional du Limousin, les rouges constituent un vrai poil à gratter pour la majorité socialiste, parfois même davantage que l'opposition classique ; c'est dire.
De nombreux électeurs de Gauche, déçus du socialisme, se sont tournés vers ce mouvement alternatif qui les réconciliait avec leurs valeurs, constituant ainsi un électorat non négligeable.
C'est pour toutes ces raisons que la déclaration du Front de Gauche à l'égard des manoeuvres juridiques du Maire d'Aubusson était frappée du sceau de la logique et de la cohérence.
Cela a eu le tord de se terminer néanmoins par un coup d'épée dans l'eau puisque le prétendu candidat n'a pas fait acte de candidature, laissant la bataille se jouer entre Messieurs Moine et Massias.Une déception, par ailleurs relayée par les interrogations du quotidien la Montagne quant à cette attitude.
Le Front de Gauche aubussonnais ne s'est-il pas fourvoyé et décrédibilisé dans cette histoire bafouillant ses certitudes identitaires ? Aujourd'hui le FDG jure ses grand dieux qu'il n'y a aucun accord conclu avec Michel Moine. A priori, aucune raison de ne pas le croire (pour ma part j'y crois), arguant aujourd'hui qu'il ne voulait pas ajouter à la confusion du scrutin dénonçant maintenant la démission de Mr Massias...
D'un côté, on reproche à Mr Moine son accès de juridisme et sa volonté de repousser le scrutin le plus loin possible, de l'autre, on reproche à Jean-Marie Massias sa démission, qui elle, oblige à le tenue d'un scrutin dans des délais rapides... Et... Comprendra qui pourra, puisque de toutes façons, nous allions être amenés à voter à nouveau.
Oui, j'ai le plus grand respect pour les femmes et les hommes dont les convictions sont guidées par une Foi inébranlable. J'en admire le courage et la cohérence inhérente. Car le courage, en politique, consiste aussi à mettre en conformité les actes avec les paroles.
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