Ces très chers amis qataris...

La rumeur enflait depuis plusieurs semaines. Elle devient de plus en plus concrète et réelle.
D'autant plus qu'elle n'est pas contestée par les autorités officielles, bien au contraire, puisque confirmée.
La mise en place d'un fond d'aide en provenance du Qatar, afin d'aider les banlieues françaises, en souffrance ; un fond qui serait abondé par l'Etat français et des capitaux privés pour arriver à une somme rondelette de 100 millions d'Euros dont l'Emirat serait majoritaire.
Depuis le rachat à l'été 2011 du Paris Saint Germain par QSI (Qatar Sport Investments), le Qatar étend son influence en France, au point d'être sur le point de venir à l'aide de notre pays en grand manque de liquidités...
Les réactions, comme souvent en France, sont très contrastées, entre ceux qui saluent un geste important et inespéré, et ceux qui y voient un trafic d'influence de la part du minuscule mais richissime état du Golfe.
Nous ne jugerons pour l'instant ni l'un ni l'autre. Mais une réalité transpire indiscutablement de cette question.
En acceptant la proposition qatarie, le Gouvernement, par la voix du ministre du "Redressement Productif", Arnaud Montebourg, l'Etat reconnaît implicitement son incapacité à répondre à une partie de notre problématique liée à la fracture sociale, dans les territoires dit déshérités. Des territoires qui existent bel et bien. Preuve si besoin en était que notre pays ne va pas bien.

En acceptant cette aide, que certains pourront interpréter comme une charité "bien ordonnée", la France reconnaît implicitement ses faiblesses, ses besoins ; notre pays reconnaît implicitement ne pas avoir les moyens de la puissance qu'il prétend avoir sur la scène internationale. Certains y verront un camouflet pour l'orgueil national.
Ce n'est en fait que la traduction concrète d'un lent déclin entamé il y a une trentaine d'années ; pas autre chose. Ayons au moins l'humilité et la lucidité nécessaire pour le reconnaître explicitement avant d'avancer d'obscures hypothèses de prétendus complots islamistes.
La présence au plus haut niveau du Qatar relève d'une stratégie bien établie d'investissements tant dans les milieux industriels, médiatiques, que sportifs, s'assurant ainsi une puissance diplomatique incontestable.
Bien entendu que nous aurions tord d'évoquer une pure action de philanthropie. Mais gardons nous bien de vouloir faire la leçon, nous, le Gendarme de l'Afrique en son temps...

Les investissements du Qatar en France qui font tant polémiques au sein de la classe politique française valent aussi bien sinon mieux que certains investissements aussi discrets que massifs, en provenance d'Europe de l'Est dont on parle beaucoup moins...

Une fois encore, l'heure n'est pas au jugement ; il serait absurde de ne pas noter le caractère essentiel de ce fond : venir en aide aux milieux déshérités.
Initialement destiné aux banlieues françaises, le ministre Montebourg a demandé qu'il soit élargi aux territoires ruraux paupérisés.

Une aubaine ! Alors, fantasmons un peu...

En effet, l'évidence est là pour nous faire constater et admettre que notre département ne compte pas parmi les plus riches et les plus développés de notre pays.
La réalité veut même que la Creuse figure parmi les territoires les plus pauvres d'Europe ; elle est dès lors fondée à figurer parmi les bénéficiaires de ce fond.
Il n'est pas à douter que nombre de personnes ici, fourmillent d'idées novatrices dans le seul but d'accompagner notre département vers un avenir plus radieux, de générer un essor ; il n'est pas à douter que certains ont des projets structurants à même de concourir au développement de notre territoire.

Il n'est pas à douter non plus qu'en matière d'art et de culture, le Qatar est particulièrement philanthrope, ambitionnant de devenir un haut lieu culturel mondial.
Cela tombe d'autant mieux pour Aubusson, ville UNESCO, capitale mondiale de la tapisserie, capitale creusoise des arts et de la culture. Nous avons ainsi des atouts à faire valoir et de vrais besoins à honorer. Une convergence d'intérêts qui pourrait être salutaire.
Cela pourvu que l'on sache valoriser nos forces, avec foi et détermination. Cela relève essentiellement de la mission de nos élus, si forts à faire commerce de notre misère. Charge à eux d'en être les excellents ambassadeurs. Fantasmons, je dis...