mercredi 21 novembre 2012

L'art de l'esquive.

J'ai participé hier matin à une conférence de presse en compagnie du groupe d'opposition local afin notamment de dresser divers constats relatifs à la situation actuelle de notre ville et à celle de la communauté de communes Aubusson-Felletin.
Face aux journalistes de la Montagne, de l'Echo et de France Bleu Creuse, nous avons bien entendu évoquer le sujet très controversé de la future piscine intercommunale.

Tout en réaffirmant la nécessité d'un tel équipement sur le territoire, nous avons toutefois exprimé notre désapprobation quant à la teneur du projet actuel que nous jugeons déraisonnable sur le plan financier, engageant des frais, qui selon nous, ne sauront être supportés par l'intercommunalité.
En ce sens, nous avons relayer deux interrogations essentielles, partagées par de nombreux aubussonnais et de nombreux habitants de la communauté de communes ; deux questions autour d'une part, du détail du plan de financement, d'autre part, autour des répercussions sur la fiscalité locale et de ce même plan et du déficit attendu de cet équipement, pour lequel il est envisagé un volume de 74.000 entrées par an, sur un territoire dont on rappellera en sus qu'il est bien pourvu en points d'eau naturels, comme autant de lieux touristiques en Creuse, et dont la rumeur insistante se fait l'échos d'un projet de centre aqua-récréatif sur le territoire de Guéret.

Légitimement interrogé par les médias sur le sujet, Michel Moine a confirmé l'architecture du plan de financement "à 60 % constitué d'aides et de subventions, 40 % à la charge de l'intercommunalité pour un montant annoncé de 3 millions d'Euros".

Si nous prenons acte de ces chiffres, il demeure toutefois une interrogation quant à la capacité d'auto-financement de la Com-Com, et du volume de l'emprunt nécessaire pour mener à bien ce projet, posant dès lors la question du potentiel d'investissements futurs de l'intercommunalité.

Une question en amenant une autre, nous nous sommes interrogés sur l'impact direct de cet investissement à l'égard de la fiscalité, prévoyant ainsi une hausse manifeste de celle-ci dans un contexte tendu pour les ménages qui voient déjà leur pouvoir d'achat s'amenuiser.

A cette question précise qui appelle à une réponse tout aussi précise, le maire d'Aubusson n'y voit qu'un "calcul politicien consistant à faire peur à la population. Qui accepterait qu'il n'y ait pas de piscine sur le territoire intercommunal ?" Belle esquive !

Si la question est jugée politicienne, alors que dire de la réponse... Une vrai réponse de normand alors que la question appelait simplement à dire soit oui, soit non.
Quelque part, derrière ce message subliminal, chacun aura compris que ne pas répondre à ce genre de questions, en usant de ce type de dérobades, c'est quand même y répondre...


Pour l'administré, la question est légitime, et l'élu aurait tord de mépriser ces questions qui révèlent des inquiétudes qui ont besoin d'être apaisées par des réponses précises.
La question est de savoir si nous avons les moyens de supporter ce type d'investissements sans toucher à l'équilibre économique et social du territoire ? Les élus ont un devoir de responsabilité à ce titre.

On voit bien que le sujet est clivant sur le territoire, qu'il divise la population autant qu'il l'interroge. Aussi pour trancher un débat aussi passionnel et qui engage fortement le territoire, pourquoi ne pas soumettre, comme l'autorise la Constitution de notre pays (Article 72-1),  la question à un Référendum d'Initiative Local ? Les modalités de mise en place de cette procédure sont simples à mettre en place, alors pourquoi pas ? Chacun pourrait y exprimer ses arguments et y prendrait ainsi ses propres responsabilités.

La question est posée. Là aussi de façon très précise.

5 commentaires:

  1. Et quelle serait la question??

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  2. La question doit être posée par la collectivité ; elle doit permettre de poser le sujet, et d'ouvrir le débat qui devra intégrer les interrogations qui y sont relatives :

    Et sur ce qui est relatif à l'emprunt nécessaire à la réalisation du projet et ses conséquences sur les investissements futurs de l'intercommunalité.

    Et sur les éventuelles conséquences fiscales liées à ce projet.

    Aussi, la question pourrait être : Etes vous favorable à la mise en route du projet piscine tel que conçu jusque là ?

    Si la réponse est positive, elle légitimise la posture des élus qui portent le projet, et engage la responsabilité de la population qui a choisi.

    Si la réponse est négative, elle sonnera comme un acte de défiance à l'égard des élus tenants du projet.

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  3. En France les citoyens sont représentés par leur élus et le référendum ne doit être réservé qu'à des sujets très importants sur le plan national: modification de la Constitution,approbation de traités fondamentaux,quant aux référendums locaux ils ne devraient être organisés qu'ne cas de désaccord au sein du Conseil Municipal ne permettant pas à celui-ci de prendre une décision ce qui n'est pas actuellement le cas à Aubussson.
    Par contre un débat public pourrait être organisé sur certain sujets.

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  4. Robert,

    Vous précisez, à juste titre, que "les référendums locaux ne DEVRAIENT..."

    Or la Constitution en autorise l'organisation telle que je le conçois. En outre, le sujet est suffisamment clivant auprès de la population, et engageant pour la collectivité, pour que la population puisse légitimement se saisir de la question.

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  5. Peut être faut il faire un référendum d'initiative locale, sur ce dossier piscine, pas pour savoir s'il en faut une ou pas, tout le monde sait qu'il faut une piscine à Aubusson!
    Par contre pas à n'importe quel prix en investissement et avec un budget de fonctionnement réaliste basé tout d'abord sur un nombre d'entrées crédible, avec ensuite une masse salariale crédible également,
    ce projet a été mal monté, mal suivi, mal financé, voir pour l'heure pas financé en totalité, et l'impact fiscal sera terrible pour les foyers fiscaux de la com.com

    Claude Teyton

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