La maxime a de quoi sonner comme une leçon pour quiconque exerce le pouvoir ; elle suppose essentiellement deux choses, d'une part, la remise en cause permanente, d'autre part, une capacité à étendre sa vision au delà de son exercice, à se projeter dans le temps d'après, à anticiper l'avenir. Ce sont là, les qualités propres d'un visionnaire qui constituent la force des grands dirigeants.
Nul ne saurait pouvoir s'exonérer d'appliquer cette leçon sous peine de vraies déconvenues.
N'est-ce pas finalement cela une des causes de l'échec du PS creusois à conserver la majorité au sein de l'Assemblée départementale, cette façon de se soustraire à l'auto-critique autant que cette incapacité à renouveler ses têtes d'affiche ?
Autopsie d'un échec programmé...
Car même, et surtout les barons qui se croient durablement installés dans le confort de leur mandat ne sauraient faire l'économie de l'humilité consistant à tirer les enseignements de ce qui relève manifestement du couac, a fortiori dans notre département, réputé imprenable pour la Droite, et au sein duquel le découpage minutieusement politique des nouveaux cantons devait favoriser une victoire que beaucoup voyaient courue d'avance, comme une évidence. C'est dire la performance de notre Gauche locale, parvenue à perdre ce qui avait été conditionné pour être imperdable.
Las, un péché d'orgueil et un certain monolithisme dans la méthode ont eu raison des certitudes pré-établies. Est-ce vraiment la faute d'un contexte national défavorable, est-ce en raison de la fracture idéologique qui frappe aujourd'hui le PS, que l'équipe de Jean-Jacques Lozach a perdu cette élection ? Ce serait trop simple, convenu et confortable de le dire, pire encore, de le penser... Quid de la nécessaire remise en question après 14 années de pouvoir et de règne sur le Département.
Et aujourd'hui, quel avenir pour la nouvelle opposition ? Car l'un des problèmes est bien là ; c'est cette incapacité de renouvellement des têtes d'affiche, avec le même casting proposé encore et toujours aux creusois, faisant fî de cette évolution des moeurs qui appelle au mouvement, et à la relève. C'est ici une question hautement stratégique et prospective. Depuis longtemps, cette relève aurait dû être initiée pour assurer une continuité...
Par exemple, et sans vouloir lui manquer de respect, un Guy Avizou, éternel élu du pays de Guéret, âgé de 69 ans représente-t-il l'avenir ?
En ce sens, Aubusson s'est distinguée, en propulsant un jeune candidat, nouveau sur la scène, et méticuleusement préparé dans l'ombre, quand ailleurs, on faisait jouer les arrêts de jeu des prolongations à des candidats érodés, qui au delà de qualités d'élus qu'il ne m'appartient pas de juger, ont essentiellement pour eux d'être de fidèles lieutenants qui rassurent.
Dès lors, cela témoigne qu'en se raccrochant à ses certitudes, on pratique une forme de repli sur soi, des plus aveuglants et des plus nocifs.
Cela, additionné à une incapacité certaine à adopter une cohérence de forme dans la gestion des conflits internes (Grand-Bourg, notamment), et nous disposons d'une bonne partie des ingrédients générateurs de défaite.
D'autre part, quel signal envoyé aux électeurs, mais aussi aux militants, par ces quelques élus, frappés par le cumul des mandats et qui attendent patiemment d'être obligés par la date butoir de la Loi sur le non cumul avant de se saisir du choix de celui qu'ils conserveront ?
Avec un tel conservatisme, comment prétendre représenter les forces de progrès invoquées dans les discours ?
Bien sûr, des enseignements auraient pu être tirés de tels états de fait. Mais que nenni ! On constate en effet que sur les neuf postes attribués à la Commission permanente du Conseil Départemental, cinq ont été attribués à des élus siégeant à la Communauté d’Agglomération du grand Guéret, quand on s'aperçoit que le jeune Conseiller Départemental d'Aubusson, entre autres, n'y siège pas...
Bref, au sein du PS creusois, la petite cuisine familiale prime encore lorsqu'il s'agit de se partager le gâteau, et à l'égard de tout cela, on aura bien compris que le renouveau attendra dans cette vieille baronnie.
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