Cette question était à l'ordre du jour du dernier Conseil Communautaire de Creuse Grand Sud auquel je n'ai pu participer.
J'y avais à ce titre, préparé l'intervention suivante :
Quelle Creuse voulons-nous pour demain ?
C’est là, la vraie question posée en filigrane du schéma de
réorganisation des EPCI proposé par Monsieur le Préfet, et soumis à notre
appréciation, comme un choix de vision à faire, qui tracera les contours de
l’avenir de nos territoires.
J’introduirais mon propos en deux temps : en premier,
je rappellerai, que non loin de chez nous, existe Clermont Communauté,
communauté urbaine de Clermont Ferrand, qui compte 282.000 habitants, et qui
s’étend sur plus de 300 Km², sans que ces chiffres ne choquent qui que ce soit.
Nous, en Creuse, nous pinaillons pour diviser nos 124.000
habitants en 4 communautés de communes. Alors, bien sûr, les dimensions ne sont
pas les mêmes, mais les enjeux se retrouvent.
Et bien évidemment, sur ces questions, le débat n’est pas de
trop, bien au contraire, il est nécessaire.
Je lui rétorquais alors : « En dehors d’une
offre commerciale, sportive ou culturelle à la palette plus large, de quelle
offre de services bénéficies-tu, dont nous ne bénéficions ici, où nous
jouissons en plus d’une belle qualité de vie ? ».
En effet, les dernières semaines ont prouvé qu’en étant
unis, nous pouvions réaliser de belles et grandes choses : arrivée du
scanner, ouverture de la nouvelle piscine, ouverture programmée de la future
cité internationale de la tapisserie… Toutes ces réalisations sont l’œuvre de
la mutualisation des moyens et/ou de l’addition des compétences des uns et des
autres pourvu qu’ils s’entendent.
Là est la vraie question que nous devons nous poser.
Car dans ce débat, encore une fois nécessaire, j’entends
beaucoup d’arguments allant à l’encontre soit des fusions, soit des schémas
proposés, pour des raisons diverses et multiples : pour certains, il ne
faut pas casser les bassins de vie, pour d’autres, il ne faut pas voir trop
grand ; d’autres encore, en font des questions d’Histoire des territoires,
ou des questions d’inimitiés de personnes, même s’ils ne le disent pas
publiquement, et il y a aussi ceux qui craignent pour la fiscalité, et qui
souvent, voudraient bénéficier des services, sans contribuer pour autant à leur financement...
Tous ces arguments, peuvent, pour des raisons différentes se
concevoir, même s’il s’y trouve, ça et là, des réflexes conservateurs, (si
éloignés de la notion de progrès), la peur du lendemain et de l’inconnu, et
parfois même une teinte d’hypocrisie, recouvrant de petits calculs sans
lendemain.
En Creuse, nous avons trop souvent raté des virages décisifs
pour nous permettre le luxe de mal négocier celui-ci, à l’heure d’un choix
déterminant qui va conditionner l’avenir de nos territoires. Ne renvoyons pas
l’image de la discorde, de volontés brouillonnes, de territoires fermés,
réfractaires aux évolutions, qui plus est à l’heure de la nouvelle région où
pour nous faire entendre, nous aurons besoin de constituer de grands ensembles,
de taille pertinente, puisque l’avenir à moyen terme de la structure
départementale est clairement mis en cause, a fortiori par la possibilité
offerte de fusions entre EPCI, trans-départementale. Cela, à mon grand regret,
pour ce qui me concerne.
Le département demeure à mes yeux un espace cohérent qui mérite d'être préservé.
A ceux qui craignent pour la sacro-sainte proximité, ciment
de notre cohésion, je réponds la chose suivante : C’est au travers du
tracé des nouveaux périmètres intercommunaux que nous trouverons les moyens de
garantir le maintien de nos services, le bon fonctionnement de nos
établissements publics, que nous garantirons la capacité d’investissement,
seule à même de poursuivre la structuration de notre territoire, son développement
économique, et d’y maintenir ainsi la vie. Cette vie, que nous pouvons
développer et qui est la clef du futur de notre territoire.
C’est ainsi au travers de ces ensembles plus grands que nous
pourrons assumer et assurer le mieux possible, le maintien de la solidarité,
mais aussi préserver ce qui fait notre qualité de vie.
Alors, posons-nous les bonnes questions, celles de la vision
que nous voulons tenir pour notre territoire que nous engageons, et avec lui,
les générations futures auxquelles nous devons penser, pour lesquelles nous serons comptables de nos choix.
En ces instants qui interrogent beaucoup, nous devons
comprendre que, plus que jamais, loin des « guéguerres de clochers »,
c’est l’union qui fera notre force, et que l’occasion historique de l’unité du
Sud Creusois se présente en perspective.
J’y suis pour ma part favorable, sans renier tout ce qui
fait la singularité, tout ce qui compose l’identité propre de nos territoires,
mais en me tournant résolument vers l’avenir, avec le souci impérieux de ne pas
laisser passer cette occasion, si riche en espoirs à mes yeux. C’est une
ambition collective qu’il nous est proposé de porter, dont je crois fermement
et intimement qu’elle vaut la peine que l’on se batte pour elle ; car au
final, se battre pour elle, c’est se battre pour la Creuse.
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