dimanche 10 octobre 2010

Aubusson labellisé par l'UNESCO : N'est-il pas trop tard ?

Cela n'aura bien évidemment échappé à personne. Près d'un an après, les panneaux ont fleuri aux entrées d'Aubusson, un peu tard certes, indiquant que la cité de la tapisserie faisait désormais partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Une belle distinction certes, mais une reconnaissance semblant bien tardive pour la capitale mondiale de la tapisserie. Toutefois, ce label est une première en Limousin, aucun autre site, ou ville, ne pouvant se prévaloir d'une telle distinction, qui même s'il n'est pas porteur de retombées financières directes, peut être porteur de retombées indirectes en terme d'image et de notoriété. A condition de savoir prendre la balle au bond et de savoir surfer sur cette vague.


Aubusson, aujourd'hui, c'est environ 4200 habitants contre plus de 5000 il y a seulement 15 ans. La ville va prochainement perdre sa circonscription électorale, et, est communément décrite comme étant en décadence, avec une économie dégradée qui souffre de l'absence de véritable impulsion, et une école primaire qui ferme.

Tous les espoirs sont mis dans ce label de l'UNESCO, car la ville semble vouloir s'en remettre à son joyau de toujours : la tapisserie, et à sa réputation non usurpée de ville culturelle, afin de jouir d'un renouveau, que nous, creusois, et qui plus est démocrates, ne pouvons que lui souhaiter.
En effet, être reconnu par l'UNESCO n'est pas une maigre distinction pour l'actuelle sous-préfecture du département : ce pourrait être le tremplin idéal pour rebondir.

Or, une communication défaillante sur le sujet, une activité touristique fébrile qui demeure précaire, des choix stratégiques économiques qui n'entrent pas forcément en cohérence avec le sujet, il y a certains indicateurs locaux qui semblent suggérer qu'en dépit de ce label, le décin d'Aubusson soit néanmoins bien enclanché, sans pour autant être une inexorable fatalité.

En effet, une formation de lissiers, prise en charge par le GRETA en Creuse, va relancer cette activité, assurer la transmission du savoir-faire en la matière, et  la pérenniser localement.
Par ailleurs, les travaux d'embellissement de la rue des déportés constituent un premier effort, et un  indiscutable pas en avant dans la mise en valeur d'un centre ville au charme évident. Mais il demeure encore beaucoup à faire.



S'en remettre exclusivement à l'extension du musée de la tapisserie qui nécessite d'importantes subventions publiques, départementales et régionales, et à l'organisation d'expositions ou de colloques, pour générer un regain d'activité économique et de dynamisme à une ville décrite comme moribonde jusque par l'encyclopédie wikipédia , laisse songeur.
Quel impact pour l'économie locale ? Des créations d'emploi pérennes seront-elles générées par cet ambitieux et couteux projet ? Quel bienfait pour une population qui demeure dans l'attente de concret ?
N'y-a-t-il pas davantage à attendre d'une ville estampillée UNESCO tant en terme de structures que de développement économique ?
N'y-a-t-il pas un dynamisme à reconstruire pour cette ville décrite comme prospère auparavant ?

Aubusson faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est un bien pour le rayonnement culturel de la ville, et pour l'impact touristique qui peut y être lié, à condition toutefois qu'une bonne politique de communication, de mise en valeur, y soit adjointe. Mais la ville se doit impérativement d'être attractive autrement en plus.
Pour qu'Aubusson retrouve de son lustre et de sa prospérité, il semble indispensable d'aller bien au delà de ce simple label qui n'est bien que l'arbre qui cache une forêt de lacunes.

La tour de l'Horloge.

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