mardi 16 novembre 2010

L'opposition systématique et aveugle : Ou pourquoi la Creuse en est où elle est...

On ne dira jamais assez à quel point, dans notre culture, le rôle de l'opposant est rageant et frustrant. Alors quand en plus, aux différents échellons locaux du pouvoir, nous trouvons des gens opposés les uns aux autres, et bien c'est l'intérêt général qui en pâtit au profit des rivalités partisanes, des intérêts particuliers.

Le propre du politique est de satisfaire à l'intérêt général, d'être l'expression de la majorité, sans négliger la minorité. Sa mission est de parvenir à instaurer le consensus social en étant au plus juste des nécessités et des besoins.

Je crains que manifestement, cette maxime que j'érige au rang de dogme, n'ait pas cours en Creuse, tant les informations contradictoires, et les manoeuvres politiciennes occupent nos élus qui se livrent sans compter à ces conflits de personnes et luttes idéologiques, au mépris de la mission originelle que leur(s) mandat(s) leur conférai(en)t.

La presse locale s'est d'ailleurs récemment fait l'écho des désaccords, dysfonctionnements et lutte de pouvoir qui font peser un immobilisme de fait sur notre situation politico-socio-économique. Oui, ces éternelles luttes intestines paralysent l'évolution en Creuse, aboutissent à une situation de blocage, qui fait que le département en est où il est aujourd'hui.

Pourtant,  nos élus dont nous avons pas à douter de leur bonne intelligence, rechignent à collaborer sur des projets communs qui devraient, en l'état actuel des choses, aboutir à ce fameux consensus.

Le sujet de la radiothérapie en est l'exemple marquant. Si chacun s'accorde à dire la nécessité qu'il y a à sa ré-ouverture, nul ne s'entend sur les actions communes à mener ; certaines personnalités, flairant le coup politique, préférant faire cavalier seul...

Et que dire du député Auclair, qui à l'occasion du remaniement gouvernemental, envisageant Xavier Bertrand, ministre de la santé, affirma "avoir posé ses jalons pour récupérer la radiothérapie". Est-ce à dire que la fermeture du centre de radiothérapie de Guéret n'est en fait que politique, que les arguments déployés jusqu'alors pour justifier cette dernière ne sont pas si recevables que cela... Dès lors, l'enjeu de la radiothérapie ne serait que politique, et non sanitaire et sociale, ne s'inscrirait pas dans une logique de structuration de l'offre médicale dans le département, mais plutôt comme l'opportunité d'un coup politique. Je les entends déjà claironner et se glorifier : "j'ai sauvé la radiothérapie..."

Si tant est que mon analyse soit juste, et bien quel manque de respect à l'égard de la population et des malades, instrumentalisés au profit des intérêts partisans.

Il est des personnes qui ne comprennent pas que certains sujets, essentiels, réclament le dépassement des clivages traditionnels.
L'opposition, ici, à différents échellons de la hiérarchie politique, est stérile, force de contestation, de blocage et trop rarement de proposition.
Quant à la majorité, elle devrait peut-être, de temps en temps, se pencher sur l'opinion de l'opposition, qui n'est jamais à dédaigner.

Et que dire du million d'Euros promis par Eric Woerth à Jean Auclair dans le cadre du pôle gériatrique de Guéret ; somme à laquelle Michel Vergnier, député-maire de Guéret ne croit pas, précisant en outre, que "le maximum qu'on aurait pu obtenir c'est 7 millions d'Euros (...) si nous étions sages à l'époque de la radiothérapie. Comme on a pas été sage, on a le minimum".
Encore une fois, des aides suspendues au bon vouloir des hautes sphères pourvu que l'opposition locale lui prête allégeance. Des rivalités partisanes, des questions de personnes... Encore et toujours... Amis, cherchez l'intérêt commun...

Quant au bouclier rural des socialistes, a-t-il vocation à ne concerner que les socialistes ? La ruralité n'est elle pas une question qui concernent tout un chacun au delà même de nos accointances politiques ? Ne serait-ce pas la preuve d'un certain sectarisme que de s'approprier cette problématique lorsque l'on sait que d'autres couleurs, du rouge foncé à l'orange, s'intéressent à la question rurale depuis un certain temps.

L'opposition systématique, aveugle, primitive en sorte, sur tous les sujets n'est que l'expression de la guerre que se livrent nos élus, nos représentants de partis, au mépris de l'intérêt général trop mis de côté par ces derniers.
Et si la Creuse accuse de telles carences structurelles, de telles difficultés, et bien cette situation n'y est peut être pas totalement étrangère.

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