dimanche 22 janvier 2012

Un diagramme éloquent : Quelle légitimité pour la majorité en France ?

Dans la continuité de l'apéro-démocrate qui s'est tenu Mercredi 18 Janvier à Aubusson, voici une étude accablante sur l'état de notre Démocratie, qui prouve la pertinence du débat sur sa reconstruction dans notre pays.
Les chiffres révélés par cette étude sont particulièrement bavards sur le poids que tient les courants prétendument dits majoritaires en France, qui tendent à prouver qu'il y a en réalité un vrai décalage entre l'appréciation médiatique du poids politique dans l'opinion et la réalité.

En France, la combinaison UMP-PS ne pèse en réalité que 17 % de l'électorat total ! Loin, bien loin de cette écrasante hégémonie dont on voudrait nous faire croire en l'existence. C'est dès lors dire et admettre que la représentation nationale ne correspond pas à une juste répartition de la volonté du peuple. Ces chiffres amènent légitimement un certain lot de réflexions qui mettent en avant les limites et de nos institutions et de notre pratique de la Démocratie.

Ainsi, 48 % des français sont abstentionnistes, quand 15 % de ceux-ci sont non inscrits, soit un volume de 63 % des électeurs qui ne participent pas (ne s'expriment pas) aux élections et qui ne peuvent être considérés comme représentés dans les différentes assemblées. Voilà qui devrait être un vrai motif d'inquiétude pour la Démocratie. D'où la nécessité de donner la parole aux citoyens pour mieux comprendre, et appréhender leurs déceptions et leurs attentes en matière de politique sur un plan global.

Ce désamour des français pour la chose publique provient d'une part de cette problématique, exclusivement institutionnelle qui fait le lit du bipartisme, de la représentation du peuple dans les assemblées, mais aussi des dérives du Pouvoir qui conduisent à une forme de défiance de la part de la population à l'égard du politique lui-même. L'absolutisme pratiqué par certains élus au travers du cumul des mandats, les affaires et autres combines qui entachent la fonction politique qui nécessite de la Vertu.

La Démocratie, et plus encore son fonctionnement, articulé autour des mécanismes institutionnels qui fonde la République doit savoir évoluer et s'adapter et à la volonté du peuple dont elle doit garantir l'égalité des droits et de représentation, et également aux évolutions sociétales qui conditionnent cette même volonté afin d'être au plus juste de ses devoirs.

Quand seulement 37 % des français se retrouvent dans le jeu politique, sans être forcément représentés dans les assemblées du fait de la règle du jeu électoral, c'est nécessairement un échec pour la Démocratie.
Une Démocratie qu'il y a bien à reconstruire en France.

2 commentaires:

  1. Il est parfaitement exact qu'il existe une crise de la représentation politique en France mais le bi-partisme est l'essence même de la Véme République et ne laisse de chances aux courants de pensée d'être représentés à l'Assemblée Nationale que s'ils sont les alliés de l'un des deux grands partis qui se partagent le pouvoir en alternance.
    Il n'y a aucune chance que cette situation change sans une réforme Constitutionnelle qui redonnera au Parlement les pouvoirs que l'exécutif a confisqué et sans une dose de proportionnelle aux législatives.
    François HOLLANDE et François BAYROU semblent tous deux être sur cette voie.

    RépondreSupprimer
  2. Mathieu CHARVILLAT23 janvier 2012 à 20:02

    La culture politique de la France ne s'adapte pas à la réalité du bipartisme. Heureux Robert que vous vous retrouviez dans ce concept de crise institutionnelle que vit la Vè République.

    Heureux aussi que vous attestiez que le Parlement se soit vu confisqué sa fonction originelle, le Législatif par l'Exécutif dont il n'est plus que la chambre d'enregistrement.

    Au total, une vaste et intéressante question, qui dépasse les clivages, et sur laquelle nombre de personnes, toutes tendances confondues, peuvent s'entendre.

    RépondreSupprimer