mercredi 4 juillet 2012

La division pour conversion...

S'il est un sujet sur lequel je suis intarissable, c'est bien celui de nos évolutions institutionnelles, de leur rénovation.
A ce titre, il revient souvent la question du cumul des mandats que j'ai évoqué à plusieurs reprises ici ou , à l'occasion de l'apéro-démocrate autour de la reconstruction de la Démocratie.Je citais à ce titre Albert Mabileau, hostile au cumul de mandats, me faisant dès lors un farouche opposant à ce que je vois comme une dérive "absolutiste" qui handicape le fonctionnement de notre démocratie.
Dès lors quelle ne fut pas ma surprise (agréable) de constater un point d'accord essentiel sur le sujet avec... Michel Moine lui-même !

Surprenant n'est-ce pas ? Et pourtant ce dernier a justement choisi ce thème comme l'objet de son dernier billet sur son blog. Dans un sursaut démocratique salutaire, le maire d'Aubusson fait valoir sa réprobation à l'égard de cette pratique, pour moi signe d'une démocratie décadente.
A ce titre, Michel Moine se réfère à une promesse de l'ex-candidat Hollande, engagement médiatique du Parti Socialiste, martelé avec force insistance à grands renforts de communication tout azimuts ; celle du non cumul de mandats pour les parlementaires.

Il est question de projet de rénovation institutionnelle, de confiance à restaurer entre la classe politique et le peuple. Autant d'arguments que je salue qui étaient la poutre maîtresse de la thématique sur laquelle nous avions lancé une réflexion, localement à Aubusson devant une trentaine de convives agnostiques politiques ou non ; une démarche constructive appréciée à l'époque, pour nous qui dénoncions un contexte de crise quant à l'exercice de responsabilités publiques, et aux dérives engendrées.

Oui je me réjouis que Michel Moine se positionne de la sorte pour une refonte de notre fonctionnement institutionnel, concernant les parlementaires, engagés à quitter leurs mandats dans des exécutifs locaux dans un délai maximum de trois mois après la tenue du scrutin. Les raisons invoquées sont louables, très proches de l'argumentaire que je tiens depuis longtemps.

Mais, fougue de la jeunesse, ou conception différente de la chose, j'irais plus loin que le Maire d'Aubusson, puisque je ne permettrais pas le cumul de mandats ou de fonctions exécutives locales, stigmatisant des comportements souvent décrits comme douteux, parfois même comme despotiques.
Albert Mabileau, une référence en la matière l'avait parfaitement exprimé dans un article que j'avais rédigé et qu'il sera facile de retrouver au sein des archives du blog.
Refaire cet argumentaire ici serait redondant et ne servirait à rien, ma position sur la question est connue de chacun depuis longtemps.

Renchérissant sur la tradition avant-gardiste du PS (sic), Michel Moine reconnaît toutefois que cette velléité émane essentiellement de la base, non des élus, réticents à cette idée, pour des raisons aisément devinables.
Une réflexion illustrée par le comportement des députés socialistes à l'occasion du discours de politique générale prononcé par Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée Nationale, ceux-ci applaudissant bruyamment les hausses d'impôts, bougonnant s'agissant de mettre fin au cumul des mandats, effectif (pour l'instant) qu'en 2014. Bien dommage de la part de ceux qui s'étaient engagés dans la voie de la moralisation de la vie publique, à l'instar de ce qu'avait préalablement annoncé François Bayrou, mais qui viennent de reculer face à la guérilla interne qui doit sévir avec des élus assoiffés de pouvoir qui ne veulent rien lâcher. "Un déni de Démocratie au sein d'une Vème république sclérosée", dit Michel Moine. La dure loi de la réalité pour l'Etat PS, rétorquerais-je, mis face à ses propres contradictions, en passe de déjà commencer à trahir la confiance des électeurs sur un sujet aussi symbolique que sensible.

Je salue donc cette conversion du Maire d'Aubusson à cette thématique qui m'est chère, qu'il prend soin de ne décliner qu'aux parlementaires. Pour des raisons d'éthique politique dirons-nous... Mais ce serait oublier que lui-même cumula un certain nombre de mandats et fonctions exécutives locales (maire - conseiller général - Pdt de la Com-Com Aubusson-Felletin), lui qui se rêva un temps député de surcroît.... Mais cessons là toute digression...

Ethique politique disais-je ; peut-être pas que... Après tout, il est de notoriété publique que l'ambiance est au beau fixe au sein du PS local, que ses élus s'apprécient et se soutiennent fortement... Sans doute pour cela que dans ce grand élan de Démocratie qui l'honore, Michel Moine, dont je ne doute pas de la sincérité sur ce point, explique, avec finesse et subtilité, qu'en Creuse comme partout, le changement c'est maintenant. Sa façon à lui d'envoyer une pique et de viser qui de droit... Conversion sur fond de division.

Pour ma part, je poserais de façon beaucoup plus franche et directe la question du devenir de Michel Vergnier, député-maire de Guéret, qui parle d'intimidation sur la question, de Renée Nicoux, sénateur-maire de Felletin, et de Jean-Jacques Lozach, sénateur-conseiller général, dont je ne doute pas qu'ils se plieront bien volontiers à la Loi, qui seule engage réellement, si tant est qu'ils la votent, ou qu'elle voit le jour...

4 commentaires:

  1. Les radicaux de Gauche fidéles à une vieille tradition républicaine sont trés attachés à l'enracinement local des élus c'est pourquoi ils estiment qu'il devrait être possible de cumuler un mandat national et un mandat exécutif local (les euro-députés n'étant pas autorisés à cumuler).
    Je suis de cet avis et je pense que l'éloignement des parlementaires,les députés et surtout les sénateurs, des réalités locales et du contact avec les électeurs que procure un mandat de maire serait trés négligeable à un bon fonctionnement de la démocratie.

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  2. Une action simple : copier, coller, poster. A vous d'agir !http://modem23.lesdemocrates.fr/2012/07/05/le-changement-cest-maintenant-le-non-cumul-cest-maintenant/

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  3. @ Robert Petit. Votre position est malsaine. Elle reflete tres justement la baratin des fesse-mathieux pres a toutes les circonvolutions verbales pourjustifier de plus en plus des positions dominantes et des statuts envieux. C'est pourquoi la France est la championne du monde du nombre de fonctionnaires per capita et le nombre de politiciens. Il est bon le fromage pendant que la nation coule. Declin rapide depuis 1981, les francais meritent de disparaitre. Et j'irai pisser sur leurs tombes.

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    1. Le cumul de deux mandats n'a rien à voir avec le nombre de fonctionnaires trop élevé dans certaines administrations,insuffisant dans d'autres mais le but recherché est l'enracinement des élus dans leur terroir.Croyez vous que François MITTERRAND (élu de la Niévre),Jacques CHIRAC et François HOLLANDE (élus de la Corréze)auraient pu avoir la confiance des français s'ils avaient été déconnectés des réalités locales.
      Le contre exemple est Nicolas SARKOZY élu de Neuilly et on a vu le résultat.
      Ce que j'aime chez François BAYROU c'est aussi son attachement à son terroir.

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