jeudi 18 août 2011

L'heure de Vérité.

A l'occasion de la sortie de son dernier livre : 2012, Etat d'Urgence, François Bayrou était l'invité du journal de TF1, l'occasion pour lui de s'exprimer et sur la situation actuelle, et d'évoquer les grandes pistes qui pourraient permettre à la France de se relever.
Ce dernier s'est par ailleurs exprimé sur l'hypothèse de le voir se présenter à l'élection présidentielle de 2012, le tournant pour l'avenir de notre pays, ne laissant planer aucune ambiguïté sur ce point.
L'état d'urgence est déclaré pour le Président du Mouvement Démocrate, qui conserve une foi inoxydable en l'avenir et aux espoirs qu'il suggère ; pour cela, il faudra s'armer de "courage".

"Produire et Instruire".

La France est en crise. C'est indubitable, et cette crise n'est pas exclusivement liée à celle qui frappe le Monde en général, l'Europe en particulier. Faire cet amalgame serait cacher les maux profonds qui rongent notre pays, et se voiler la face sur le diagnostic à opérer ; ce serait rejeter toute responsabilité quant à l'état dans lequel se trouve l'hexagone.
Depuis 2007, et la dernière campagne des présidentielles, François Bayrou a mis en avant le sujet de la Dette, promettant à l'époque de sombres heures si le problème n'était pas pris à bras le corps. Nous y sommes justement : la Crise des dettes publiques gangrène les économies occidentales (Grèce, Irlande, Italie, Espagne), et la France, qui bat record sur record en la matière depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy est une cible plus que potentielle dans ce jeu de dominos, contrairement à ce qu'avancent nos responsables politiques, quand bien même ces derniers préparent un plan de rigueur, ou d'austérité sans équivalent dans notre pays.
Nous aurions tord de nous voiler la face et de croire que la France est intouchable. En vérité, sans accès de fatalisme, elle est menacée.
Pour parvenir à l'équilibre, il nous faut  près de 100 milliards d'Euros, réparties entre économies et ressources. Dès lors, au delà des réformes fiscales nécessaires qu'il conviendra de mener, François Bayrou définit deux priorités à la relance de notre pays : la Production et l'Instruction.
Des thématiques que le Président du MoDem a eu l'occasion de développer lors de sa visite en Creuse au Printemps dernier.

  • La Production.

La Production est le levier qui nous permettra de créer des ressources nouvelles ; Bayrou explique ainsi que "dans une économie ouverte comme la notre, c'est l'offre plutôt que la demande qu'il faut soutenir", et si ce dernier se défend de voir en l'Etat un acteur dirigiste du monde économique, il précise que celui-ci est dans son rôle lorsqu'il s'agit de "faciliter ou d'inciter". Ce discours n'est pas sans rappeler les propos tenus par l'économiste Michel Godet qui encourageait la mise en avant des savoirs-faire locaux pour relancer l'avenir d'un territoire, et la labellisation de nos production. Cela ne s'entend que par un coup de pouce du consommateur ; l'effort doit concerner la nation dans son entier, et le consommateur français doit promouvoir et être le soutien actif du producteur français. Si la consommation est au rendez-vous, le label "produit en France" en sera renforcé, et la qualité du produit, garantie, pérennisant la production.
Dans cette optique, François Bayrou appelle à soutenir les PME dont le tissu est capital pour notre sphère économique ; cela passerait par la création d'une "Agence de développement et de la Production".
A l'égard de cette thématique, Bayrou cite l'Allemagne en exemple ; N°1 en Europe, alors qu'elle était au fond du trou, économiquement, elle a su emprunter le bon virage pour avoir le leadership européen en la matière (sur la base de l'Agenda 2010 sous l'impulsion du Chancelier Schroder). Aujourd'hui, nul ne saurait remettre en question la qualité, la fiabilité et la richesse de la Production Allemande "qui vend en allemand : Das Autos...", aime à rappeler le Président du Mouvement Démocrate.

  • L'Education.
Voici l'autre pilier du discours Bayrouiste. Une thématique chère à l'ancien ministre de l'Education Nationale qui stigmatise le fait que l'Instruction dispensée en France, auparavant reconnue comme la meilleure au monde, est aujourd'hui déclinante, au point de se retrouver par delà le vingtième rang planétaire.
Il y a là un échec de notre modèle éducatif qui constitue dès lors un handicap certain à l'essor de notre pays.
Un domaine sur lequel Michel Godet s'était également exprimé, mettant en avant le rôle clef des structures éducatives et leur importance dans l'optique d'un redressement de notre pays, lui, pour qui les notions, d'instruction, de démographie et d'économie sont étroitement liées.
C'est à l'école que tout commence : cohésion sociale, réduction des inégalités, apprentissage de la langue, intégration, transmission des valeurs, laïcité et emploi. C'est en effet par l'école que débute l'introduction de tout un chacun dans la société.
Sur ce thème, François Bayrou propose notamment de repenser le temps scolaire afin de ré-équilibrer les apprentissages sur une année plus longue tout en réduisant la charge quotidienne dévolue aux apprentissages pour une meilleure acquisition des enseignements. C'est dans ce contexte que le Président du Mouvement Démocrate entend mettre en oeuvre un plan afin de garantir que chaque élève qui quitte l'école primaire maîtrise les fondamentaux que sont la lecture, et l'écriture.
Pour ce qui concerne l'enseignement secondaire, François Bayrou propose de mieux adapter l'enseignement aux réalités de la vie professionnelle.
Quoi qu'il en soit, il apparaît fondamental de revoir notre modèle éducatif, et cela ne saurait se faire sans une concertation avec les premiers concernés que sont les professionnels, trop souvent incompris et pas suffisamment écoutés quant aux nécessités ciblées pour le bon déroulement de leur mission.
Ainsi, l'Education doit redevenir une priorité et ce ne sont pas les 50 000 postes supprimés depuis 2007 qui sont la meilleure réponse à cette problématique...

"Une majorité nouvelle".

Ce beau projet ne saurait être mené par les majorités actuelles, le combat d'un camp face à l'autre faisant "le lit de la démagogie, de la surenchère des promesses".
L'état d'urgence dans lequel se trouve notre pays réclame du pragmatisme et du courage, loin des querelles et des ruses tacticiennes. Pour François Bayrou, il est nécessaire de créer un choc et de rassembler pour l'émergence d'une majorité nouvelle "une majorité large, du Centre Gauche au Centre Droit".
L'avenir de la France est le fruit d'une responsabilité et d'une prise de conscience qui doivent être collectives.
Une majorité du Centre sera la seule a avoir la cohérence nécessaire pour relever les défis que la situation actuelle nous impose, loin des clivages idéologiques sur lesquelles se focalisent la Droite et la Gauche, gageant que "les mauvais jours finiront ; la France va s'en sortir."
Le Président du Mouvement Démocrate plaide ainsi pour une rénovation politique de notre pays, à la fois culturelle et institutionnelle.
A ce titre, François Bayrou cite encore en exemple l'Allemagne qui a su prendre, dans un passé récent, le virage nécessaire pour mener à bien son redressement et sa réussite actuelle.
Ce virage qui a exigé beaucoup du courage de la part du Chancelier allemand (social-démocrate) qui a oeuvré, contre une partie de sa majorité de Gauche qui a explosé, en donnant naissance à une majorité centrale, avec la réussite qu'on lui connaît aujourd'hui.
Du courage, il en faudra pour relever le formidable défi de 2012. L'espoir est au bout de ce chemin, long et tortueux, et si la tâche est grande devant nous, elle ne l'est pas davantage que la force qui nous anime...

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