mardi 2 août 2011

Une voie nouvelle qui s'ouvre.

C'est effectif depuis ce week-end. Après une année de travaux, la D 941 new look, dans sa partie Aubusson-frontière du Puy de Dôme, est enfin ouverte au public. Terminées les déviations bucoliques sur les petits sentiers de campagne, où il pouvait être délicat de croiser un poids-lourd.
L'ex-Nationale 141 a fait peau neuve sur une de ses portions les plus difficiles : désormais, les virages qui jalonnaient la route entre la Villetelle et les abords de Mérinchal ne sont plus qu'un lointain souvenir, auxquels succèdent de magnifiques lignes droites tracées dans la campagne creusoise.
Habitué de cette route qui fait la liaison Aubusson-Clermont Ferrand, je peux objectivement dire que les travaux entrepris étaient d'envergure pour améliorer cet axe, emprunté par près de 4000 véhicules par jour. Certes, le trafic poids-lourd y est moins dense qu'il y a quelques années, depuis l'avènement de l'A-89, mais cette voie de communication était la seule à desservir directement le Sud-Creusois vers une métropole d'envergure régionale.


La N-145, seule 2x2 voies en Creuse.
L'ex-Nationale 141 était un des symboles du déséquilibre infra-structurel qui frappait le sud du Département comparativement à sa partie nord, irriguée par un axe routier important faisant la liaison Limoges-Montluçon : la N-145, qui a permis d'accélérer le développement économique des villes situées sur son axe. Il suffit de voir ce qu'est devenu Gouzon pour s'en rendre compte. Des villes comme Guéret et la Souterraine ont pu ainsi asseoir leur développement de façon spectaculaire.

Ces états de fait confirmant l'adage selon lequel il n'y a pas de développement sans route.
Un axe de communication, qu'il soit routier ou ferroviaire, peut changer radicalement le destin d'une ville ou d'un territoire. L'exemple du village de Bromont-Lamothe, dans les Combrailles, sur la route de Clermont-Ferrand, par lequel transite l'A-89 est là pour l'illustrer ; le village qui comptait 766 habitants en 1999 en recense aujourd'hui 924, et à vu l'ouverture de plusieurs commerces qui ont dynamisé le bourg.

Dès lors chacun comprendra et l'intérêt, et l'importance de feu la N-141, dont il convient de revenir à sa Genèse. Cette route, qui fait partie de la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique), relie Saintes (17) à Limoges (87).
Avant 2006, cette route continuait jusqu'à la limite départementale du Puy de Dôme, avec près de 95 kms qui traversaient la Creuse. Cette portion s'avérait comme difficile et accidentée, car déclassée durant les années 1970, mais concentrait néanmoins le trafic entre Limoges et Clermont-Ferrand.
Redevenue Nationale en 1991, si elle fut quelque peu aménagée, chacun s'accordera pour dira qu'elle a été globalement abandonnée. L'Etat pouvant alors porter, par son manque d'investissement sur cet axe, la responsabilité de l'absence de développement.
Dès lors, en 2006, elle fut à nouveau déclassée, puis rétrocédée au Département contre une compensation annuelle de l'ordre de 600.000 Euros par an, pour un chantier et un retard énorme.
Cette route a dès lors été inscrite au PRIR (Programme Routier d'Intérêt Régional), auquel la Région Limousin apporte un soutien financier non négligeable, pour un département au faible potentiel fiscal et où le linéaire de routes départementales par habitant est le plus important de France.
Cet axe a donc été l'objet de plusieurs tranches de travaux décisifs sur la dernière année. La première tranche concernant la partie Mautes-Mérinchal, qui dans le cadre du CPER a été financée cependant à 100 % par l'Etat.
La seconde tranche, entre la Villetelle et la Villeneuve, financée à hauteur de 20 % par l'Etat, l'a été à 50 % par le Département, à 30 % par la Région.
L'investissement global approche les 4 millions d'Euros, avec un investissement global de l'ordre de 1 050 millions d'Euros pour le CG 23.
L'effort consenti par le Conseil Général de la Creuse est donc parfaitement louable et notable.
Concrètement, l'amélioration des conditions de circulation et de sécurité inhérentes est réelle, avec une route élargie, des virages coupés, une excellente visibilité à longue vue. Aujourd'hui, la frontière Puydômoise est accessible en 25 minutes d'Aubusson, et Clermont-Ferrand n'est plus qu'à une heure de la cité tapissière. Le Sud Creusois dispose maintenant d'un axe de qualité qui dessert dans d'excellentes conditions une métropole régionale. Cela peut favoriser le décloisonnement de nos territoires ruraux avec toutes les conséquences positives que cela suggère, en terme d'irrigation des populations, d'attrait économique, et touristique.
C'est peut-être une ère nouvelle pour le Sud du Département que cette voie ouvre. Cela ne s'est pas fait sans effort, et il convient de féliciter les différents partenaires de ce projet, l'Etat, bien sûr, dans son rôle, la Région Limousin, et particulièrement le Conseil Général de la Creuse, qui oeuvre de la sorte pour un juste ré-équilibre des infrastructures entre le nord et le sud du Département.
Et bien entendu, il serait cruel d'oublier les ouvriers de TTPM qui ont assuré sur ce chantier. Un grand bravo et merci à eux !

1 commentaire:

  1. Travaux pharaoniques, dévastateurs et inutiles. Toujours pas de déviation de La Villeneuve !

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