Je m'étonne toutefois que ce gel, pourtant un acte grave, n'ait pas davantage fait la une des médias, tant la mesure est riche en symbôles sur le plan purement électoraliste. Il constitue une incontestable droitisation de la vision européenne du candidat Sarkozy, avec ce virage des plus populistes.
Nicolas SARKOZY a annoncé vouloir geler la contribution française au budget européen s’il était réélu pour réaliser une économie de 600 millions d'euros par an. Les Jeunes Démocrates Européens (organisation jeune du PDE : Parti Démocrate Européen), soutenant la candidature de François BAYROU à l’élection présidentielle, condamnent cette annonce populiste. La drague faite à l’électorat d’extrême droite n’est pas à la hauteur des enjeux de cette élection présidentielle. Cette annonce n’est crédible, ni sur le plan de la gestion des finances publiques, ni sur le plan de la politique européenne de la France.
L’ampleur de la dette et du
déficit public français n’autorisent pas d’invoquer des mesures si peu
ambitieuses pour réduire notre surendettement. La solution repose sur une
réflexion approfondie sur les dépenses publiques engagées au sein de
l’administration d’Etat, des collectivités territoriales et de la sécurité
sociale, combinée à une vraie réforme fiscale. A cet égard, François BAYROU et
son équipe gouvernementale proposent d’imposer la règle de « zéro augmentation
en volume » aux trois administrations (Etat, collectivités, administration
sociale), d’augmenter la TVA d’un point et de créer une tranche d’imposition
supplémentaire à 50% pour l’Impôt sur le Revenu (redevable au-delà de 250.000€
par an) afin de revenir à l’équilibre budgétaire au début de l'année
2016.
Par ailleurs, le gel de la
contribution française au budget européen annoncé par Nicolas SARKOZY serait une
terrible erreur pour la politique européenne et étrangère de la France. Il
s’agit, comme souvent dans ces annonces, d’une erreur juridique en premier
lieu : rappelons que la France, comme tous les pays européens, est engagée par
la décision « ressources propres » et le traité de Lisbonne. Sa contribution est
exigible de plein droit par l’Union Européenne. Mais au-delà de cette annonce
méconnaissant les engagements de la France, il s’agit d’une erreur politique ! A
la politique de la chaise vide annoncée par le président sortant sur les accords
de Schengen s’ajoute désormais une attitude non-coopérative et non-solidaire
vis-à-vis du fonctionnement des institutions européennes. Comment prétendre
faire partie du moteur de l’Union Européenne, comment se distinguer du « I
want my money back » du Royaume-Uni de Margaret THATCHER ? Le couple
franco-allemand est moteur de la construction européenne d’abord et avant tout
parce que l’Allemagne et la France sont les deux premiers contributeurs au
budget de l’Union Européenne... N'oublions pas non plus que 70% du budget de
l’Union est fourni par des contributions nationales et que la France est le
premier bénéficiaire des dépenses de l’Union Européenne et en particulier de sa
Politique Agricole Commune.
Alors, au lieu d’être
diminués, les crédits européens doivent être renforcés par des ressources
propres afin de donner à l’Union Européenne les vrais moyens de son ambition
politique, économique, sociale et environnementale. Car soyons clairs : seule
l’Union Européenne pourra se montrer de taille pour offrir le rempart protecteur
que les Français attendent pour se prémunir des effets négatifs de la
mondialisation. Pour peser face à la Chine, à l’Inde et aux Etats-Unis, il
faudra s’unir. Une Europe unie, rien ne peut lui
résister.
Sylvie GOULARD, députée
européenne en charge des questions européennes pour le Mouvement Démocrate,
avait déjà proposé en 2010 la création de nouvelles ressources propres sur la
base de la taxe sur les transactions financières ou d’une taxe carbone
européenne. En 2009, lors du vote des perspectives financières allant jusqu’en
2013, Marielle de SARNEZ et Nathalie GRIESBECK, eurodéputées, s’étaient toutes
deux fermement opposées à la réduction des crédits européens consacrés aux
programmes de Recherche et Développement, l’innovation étant le seul chemin du
retour à la croissance.
Nicolas SARKOZY souhaite une
France forte en s’attaquant à la plus grande force de notre pays. Les Jeunes
Démocrates Européens soutiennent François BAYROU dans sa démarche, plus
cohérente et plus ambitieuse : c’est l’Europe forte qu’il nous faut.
Adeline Blais, membre du bureau des Jeunes Démocrates.
Hélène Courades, Présidente des Jeunes Démocrates des Hauts de Seine.
Thomas Friang, Président des Jeunes Démocrates de Moselle.
Cette proposition de Nicolas SARKOZY inspirée par ses Conseillers qui ne voient de salut que par une extréme droitisation de sa campagne est non seulement, comme vous le faites remarquer, contraire à nos engagements européens mais apporte la preuve si besoin en était que le président candidat n'a aucune volonté européenne et qu'il ne se soucie pas de l'avenir de l'Europe et de ses institutions ce qui est pourtant vital pour sortir de la crise.
RépondreSupprimerDommage que sur cette quesstion on ait pas beaucoup entendu l'opposition de Gauche.
RépondreSupprimerDommage aussi que les médias n'aient que trop peu relayés cette information, passée somme toute inaperçue.