Lettre Ouverte à
Martial Meaume.
Objet : Elections départementales 2015.
Monsieur,
Il y a quelques semaines vous vous pavaniez devant les
médias, vous faisant forts d’avoir réalisé ce que d’aucuns jugeaient
impensable : faire que le Parti que vous représentez soit présent sur
chaque canton creusois à l’occasion des élections départementales de cette
année.
Attentif à cette annonce des plus surprenantes, notre
curiosité a été focalisée sur ces nouveaux visages de la vie politique
creusoise, sur ces noms qui comptaient venir battre la campagne sur les
territoires de notre département.
Quel ne fut pas notre étonnement, en nous apercevant que vos candidats étaient pour l’écrasante majorité, de parfaits inconnus sur les cantons qu’ils briguent, ceux-ci n’y étant même pas domiciliés… Ceci n’enlevant toutefois rien à la légalité de ces candidatures, respectant la loi électorale.
Mais, alors que la campagne bat son plein sur le
département, et que les différents candidats arpentent maisons et marchés,
organisent des réunions publiques dans chaque village, nous avons constaté un
silence étonnant, bien que reposant, des candidats estampillés Front National.
Aucune réunion publique sur Aubusson par exemple où nous
aurions apprécié débattre avec Monsieur Lucien Berton et Madame Monique Matrat
de leur projet pour le canton, de leurs aspirations pour le Département de la
Creuse… Autant de questions qui, à ce jour, demeurent sans réponse, d’autant
qu’aucun panneau électoral du canton n’est revêtu de leur affiche… Connaissent-ils
seulement Aubusson ? Seront-ils présents lors du dépouillement de Dimanche
prochain, réagiront-ils médiatiquement ?
Pire encore, sur le canton de Felletin, où aucun visage
n’apparaît sur l’affiche de vos candidats. Sont-ce des candidats fantômes ?
Que représentent-ils ? Que prétendent-ils apporter ?
Monsieur, vous parlez bien volontiers d’espérance… Mais
quelles réponses pourriez-vous bien apporter à la désespérance de gens que vous
prétendez mesurer, alors même que vous ne prenez pas le temps d’aller à la
rencontre de la population, ni pour, à défaut de présenter un programme, a
minima, les écouter ou leur parler. N’y-a-t-il pas là comme une escroquerie
intellectuelle, politique et électorale ?
Quel sens pourrait bien avoir un vote pour personne et pour rien ?
Vous, qui prétendez incarner l’espérance, mais de quel
espoir parlez-vous ; vous, qui avez la faiblesse d’instrumentaliser la
peur…
Votre vision du combat politique ne retient que l’opposition
stérile, systématique et bornée qui consiste en l’odieuse exploitation de la
misère d’autrui. Cette conception qui ne retient que la forme en oubliant le
fond, je vous la laisse bien volontiers, à vous qui l’exploitez sans la
comprendre, encore moins, la connaître. En exploitant la misère humaine, vous
faîtes commerce de la détresse des autres, et vous nourrissez en toute
conscience le terreau des haines, au mépris de toute dignité humaine.
Sachez Monsieur que lorsque l’on agite la peur comme vous le
faîtes, la peur devient une force, mais elle ne génère aucun espoir d’aucune
sorte, juste le chaos.
J’ai lu avec attention la circulaire de vos candidats, la
même pour tout le département, sans que ne soit prise en compte l’identité
propre de chaque canton, et les besoins particuliers et propres à chacun d’entre
eux. J’ai commencé à 19H00… A19H03, j’avais terminé…
Parlons de votre projet, qu’entendez-vous par Justice face à
la casse sociale ? Concrètement ! Que proposez-vous, à part
l’exclusion que vous soutenez et qui méprise le devoir d’indivisibilité de la
nation, la notion de solidarité qui est l’essence même de la devise de notre
pays ? Que proposez-vous en dehors du repli sur ce soi ?
La sécurité dans les collèges : des gendarmes dans
l’enceinte de nos établissements, peut-être ?
Stop aux subventions ? Et la cohésion sociale
entretenue par le tissu associatif, en particulier dans nos campagnes, vous en
faîtes quoi ?!
Vos poncifs, récurrents, traduisent la vacuité de votre
connaissance du département, mais aussi votre incapacité à développer des projets
au-delà de vos élucubrations.
Monsieur Meaume, imaginez un seul instant, que vos candidats
puissent s’imposer quelque part, des candidats dont vous savez qu’ils ne
maîtrisent pas les compétences aux fonctions de Conseiller Départemental, dont
vous savez qu’ils n’ont aucune expérience, dont vous savez que la plupart ne
connaissent pas leur canton… En conscience imaginez-vous le danger que vous
faîtes courir au territoire, plongé dans l’incertitude ? Songez à cette responsabilité que vous porterez si cela arrivait...
Monsieur Meaume, que vos candidats troquent la lâcheté de
leur absence contre le courage de leur présence, qu’ils se présentent sur le
terrain, qu’ils se montrent au grand jour, qu’ils viennent débattre, qu’ils
viennent révéler l’escroquerie de votre « programme », qu’ils
viennent se confronter au débat public,
avec les autres candidats, au lieu de rester tapis dans l’ombre pour récolter
les subsides de la peur abjecte qu’ils sèment.
Monsieur Meaume, vous trouverez toujours en nous, des
personnes qui opposeront leur intransigeance devant ceux qui, comme vous,
colportent la haine, jouent sur la misère humaine et qui s’en servent comme
d’un fonds de commerce électoral sournoisement entretenu. Aux côtés de tous
ceux qui se réclament de notre idéal républicain, nous combattrons, ici et
ailleurs les théories que vous soutenez, et qui, au décours de l’Histoire, ont
toujours fait la preuve de leur nuisance à l’égard de l’humanité.
Nous ne vous laisserons jamais écrire une nouvelle page d’histoire !
Mathieu
CHARVILLAT
Conseiller
Municipal d’Aubusson.
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