lundi 16 mars 2015

Lettre ouverte à Martial Meaume, responsable du FN en Creuse.



Lettre Ouverte à Martial Meaume.



Objet : Elections départementales 2015.


Monsieur,

Il y a quelques semaines vous vous pavaniez devant les médias, vous faisant forts d’avoir réalisé ce que d’aucuns jugeaient impensable : faire que le Parti que vous représentez soit présent sur chaque canton creusois à l’occasion des élections départementales de cette année.

Attentif à cette annonce des plus surprenantes, notre curiosité a été focalisée sur ces nouveaux visages de la vie politique creusoise, sur ces noms qui comptaient venir battre la campagne sur les territoires de notre département.

Quel ne fut pas notre étonnement, en nous apercevant que vos candidats étaient pour l’écrasante majorité, de parfaits inconnus sur les cantons qu’ils briguent, ceux-ci n’y étant même pas domiciliés… Ceci n’enlevant toutefois rien à la légalité de ces candidatures, respectant la loi électorale.

Mais, alors que la campagne bat son plein sur le département, et que les différents candidats arpentent maisons et marchés, organisent des réunions publiques dans chaque village, nous avons constaté un silence étonnant, bien que reposant, des candidats estampillés Front National.

Aucune réunion publique sur Aubusson par exemple où nous aurions apprécié débattre avec Monsieur Lucien Berton et Madame Monique Matrat de leur projet pour le canton, de leurs aspirations pour le Département de la Creuse… Autant de questions qui, à ce jour, demeurent sans réponse, d’autant qu’aucun panneau électoral du canton n’est revêtu de leur affiche… Connaissent-ils seulement Aubusson ? Seront-ils présents lors du dépouillement de Dimanche prochain, réagiront-ils médiatiquement ?

Pire encore, sur le canton de Felletin, où aucun visage n’apparaît sur l’affiche de vos candidats. Sont-ce des candidats fantômes ? Que représentent-ils ? Que prétendent-ils apporter ?

Monsieur, vous parlez bien volontiers d’espérance… Mais quelles réponses pourriez-vous bien apporter à la désespérance de gens que vous prétendez mesurer, alors même que vous ne prenez pas le temps d’aller à la rencontre de la population, ni pour, à défaut de présenter un programme, a minima, les écouter ou leur parler. N’y-a-t-il pas là comme une escroquerie intellectuelle, politique et électorale ?  Quel sens pourrait bien avoir un vote pour personne et pour rien ?

Vous, qui prétendez incarner l’espérance, mais de quel espoir parlez-vous ; vous, qui avez la faiblesse d’instrumentaliser la peur…
Votre vision du combat politique ne retient que l’opposition stérile, systématique et bornée qui consiste en l’odieuse exploitation de la misère d’autrui. Cette conception qui ne retient que la forme en oubliant le fond, je vous la laisse bien volontiers, à vous qui l’exploitez sans la comprendre, encore moins, la connaître. En exploitant la misère humaine, vous faîtes commerce de la détresse des autres, et vous nourrissez en toute conscience le terreau des haines, au mépris de toute dignité humaine.
Sachez Monsieur que lorsque l’on agite la peur comme vous le faîtes, la peur devient une force, mais elle ne génère aucun espoir d’aucune sorte, juste le chaos.

J’ai lu avec attention la circulaire de vos candidats, la même pour tout le département, sans que ne soit prise en compte l’identité propre de chaque canton, et les besoins particuliers et propres à chacun d’entre eux. J’ai commencé à 19H00… A19H03, j’avais terminé…

Parlons de votre projet, qu’entendez-vous par Justice face à la casse sociale ? Concrètement ! Que proposez-vous, à part l’exclusion que vous soutenez et qui méprise le devoir d’indivisibilité de la nation, la notion de solidarité qui est l’essence même de la devise de notre pays ? Que proposez-vous en dehors du repli sur ce soi ?
La sécurité dans les collèges : des gendarmes dans l’enceinte de nos établissements, peut-être ?
Stop aux subventions ? Et la cohésion sociale entretenue par le tissu associatif, en particulier dans nos campagnes, vous en faîtes quoi ?!
Vos poncifs, récurrents, traduisent la vacuité de votre connaissance du département, mais aussi votre incapacité à développer des projets au-delà de vos élucubrations.

Monsieur Meaume, imaginez un seul instant, que vos candidats puissent s’imposer quelque part, des candidats dont vous savez qu’ils ne maîtrisent pas les compétences aux fonctions de Conseiller Départemental, dont vous savez qu’ils n’ont aucune expérience, dont vous savez que la plupart ne connaissent pas leur canton… En conscience imaginez-vous le danger que vous faîtes courir au territoire, plongé dans l’incertitude ? Songez à cette responsabilité que vous porterez si cela arrivait...

Monsieur Meaume, que vos candidats troquent la lâcheté de leur absence contre le courage de leur présence, qu’ils se présentent sur le terrain, qu’ils se montrent au grand jour, qu’ils viennent débattre, qu’ils viennent révéler l’escroquerie de votre « programme », qu’ils viennent se confronter  au débat public, avec les autres candidats, au lieu de rester tapis dans l’ombre pour récolter les subsides de la peur abjecte qu’ils sèment.

Monsieur Meaume, vous trouverez toujours en nous, des personnes qui opposeront leur intransigeance devant ceux qui, comme vous, colportent la haine, jouent sur la misère humaine et qui s’en servent comme d’un fonds de commerce électoral sournoisement entretenu. Aux côtés de tous ceux qui se réclament de notre idéal républicain, nous combattrons, ici et ailleurs les théories que vous soutenez, et qui, au décours de l’Histoire, ont toujours fait la preuve de leur nuisance à l’égard de l’humanité.
Nous ne vous laisserons jamais écrire une nouvelle page d’histoire !

                                                          
Mathieu CHARVILLAT
Conseiller Municipal d’Aubusson.

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