La déclinaison locale de ce débat s'est tenu dans les locaux du CMN de Sainte Feyre, sous la présidence de Michel Laforcade, président de l'Agence Régionale de Santé, en présence de nombreux intervenants, directeurs d'EHPAD, médecins ou cadres de santé.
Le Centre Médical National de Sainte Feyre |
Dans l'auditoire, fourni, des chefs d'établissements, professionnels de santé, de syndicalistes et autres politiques.
En ouverture de ces travaux, Monsieur le Directeur de l'ARS a tenu a rappeler et signifier l'intérêt de la Présidence de la République pour cette question de la dépendance, matérialisé par cette série de débats afin de faire remonter informations pistes et propositions innovantes en la matière jusqu'aux instances nationales, tout en rappelant toutefois, de façon pragmatique, que les miracles étaient impossibles.
Michel Laforcade, Président de l'ARS du Limousin |
Le type de dépendance intéressant le débat consiste en une altération des capacités physiologiques et psychologiques entraînant un handicap, causant une perte d'autonomie engendrant dès lors la dépendance.
La perte d'autonomie est évaluable via une grille (AGGIR) qui classifie le degré de dépendance en 6 niveaux, permettant de définir les bénéficiaires d'aides, comme l'APA, pour financer les aides à la vie quotidienne.
La Creuse est un département rural et âgé, le plus vieux de France et d'Europe. Sa population, dispersée, est répartie sur un territoire vaste, difficile d'accès et dans un habitat souvent isolé, se prête à ces caractéristiques et aux besoins inhérents à cette notion de dépendance. A ce titre, notre département fait souvent figure de territoire pilote ou expérimental pour les innovations sur cette thématique.
La dépendance induit dès lors la nécessité de recourir à une tierce personne, l'aidant, pour accomplir les gestes ou les actes nécessaires, et maintenir le lien social. Il s'agit également de mettre en place un système de réseau autour de la personne dépendante afin de répondre à la dépendance de façon continue.
Sur la mise en place des systèmes et des réponses, Monsieur Georges Ajagaya Le Beau, directeur d'EHPAD, et Christelle Pioffret du SSIAD Ahun-Jarnages-Chénérailles, ont mis en avant les dispositifs existants et les aménagements à mettre en place, pour répondre au mieux aux soins requis pour une personne, et la mise en place de projets pour un individu donné ou une collectivité. Cela suggère l'évaluation, en amont, de la personne âgée au moment de son entrée en institution par l'intermédiaire d'outils (douleur, risque de chute, escarres...).
Pour Christelle Pioffret, qui intervient dans le cadre du maintien à domicile des personnes en état de dépendance, il s'agit avant tout d'améliorer la lisibilité pour les usagers et les aidants de l'ensemble des acteurs présents sur le terrain. Cela passe par un travail de communication, de coordination et de concertation, de mise en réseau des outils de travail pour optimiser la qualité de la prise en charge.
Karine Sallot, pour le Conseil Général en a profité pour promouvoir le très bel outil de la Domotique dans le cadre du maintien à domicile, afin de sécuriser ce dernier, améliorer la notion de "bien vivre chez soi". La Domotique agit comme acteur de prévention des dangers inhérents au maintien à domicile... (téléassistance avancée, Détection / Alerte fuite de gaz et de fumée, Capteur de température, Automatisation de l'éclairage, Télégestion des aidants à domicile, Appels de courtoisie pour répondre à la détresse liée à la solitude).
Un éclairage pour le moins intéressant sur les outils mis en oeuvre pour répondre à la dépendance avérée.
Dans un échange avec la salle, il a surtout été question des moyens, notamment pour ce qui concerne le financement de l'APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie), de la construction de nouveaux établissements sur le territoire, particulièrement coûteux, de la maltraitance dans ces mêmes établissements.
Il est néanmoins dommage, que Jean-Luc Léger, représentant, en tant qu'élu, le Conseil Général de la Creuse, ait cherché à politiser démagogiquement le débat, sans lui apporter plus de relief ; un débat dont l'enjeu nous paraît aller au delà de l'idéologie politique de base.
Dommage également que le sujet qui semble faire l'équilibre entre les moyens et l'efficacité n'ait été que trop peu abordée : celui de la prévention.
"En effet, chaque thématique abordée sonne comme une réponse factuelle à la dépendance avérée (mise en place de dispositifs curatifs).
Or l'intérêt serait d'anticiper cette notion de dépendance, de la prévenir. Nous avons parlé de dépendance physiologique et psychologique, abordant là des thèmes à la fois différents et concomitants, touchant notamment aux ressources socio-économiques des sujets, à leurs conditions de vie, à l'accès aux soins d'urgence et de premières nécessités, aux consultations médicales et de spécialité, à l'isolement social et structurel de notre département, en particulier dans sa partie sud.
Anticiper, c'est permettre aux gens de bénéficier de structures adaptées à ces thématiques. Nous avons, à ce titre des besoins structurels manifeste (démographie médicale ; assurer la pérennité des établissements de proximité).
A l'heure où nous pouvons faire état de restrictions budgétaires importantes, où les finances publiques et celles des collectivités territoriales ne répondent pas forcément à ces besoins, comment prévenir la dépendance ?" Question posée par Moi-même.
A cette question, dense et précise à la fois, le directeur de l'ARS a expliqué la nécessité de disposer d'équipements médicaux visant à assurer la sécurité et l'équilibre sanitaire des populations, particulièrement des personnes âgées afin de prévenir la dépendance et a cité en exemple le Gérontopôle de Toulouse, structure dont il y aurait à s'inspirer, notant par ailleurs que la prévention a toujours un coût moindre que le curatif.
Ou comment vaut-il mieux prévenir que guérir...
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