C'est la petite phrase teintée d'humour mais si pleine de justesse que prononça la journaliste Arlette Chabot à l'issue de son émission "A vous de juger", au cours de laquelle elle invita notamment le radical Jean-Louis Borloo a clarifier sa situation à l'égard de l'UMP que ce dernier a récemment quitté.
Une émission fort intéressante durant laquelle, l'ancien ministre de l'écologie s'est exprimé sur la nécessité de créer un mouvement alternatif, indépendant de l'UMP qui "va proposer d'organiser l'aile sociale, l'aile humaniste de la majorité".
Le président du Parti Radical entend créer une "alliance républicaine qui a l'objectif de gagner et qui regroupera des républicans sociaux, les écologistes modernes, les amis de l'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, Hervé Morin. Ce Mouvement sera une alternative au PS et à l'UMP."
La voici donc cette troisième voie, celle du Centre, indépendant et humaniste, celle du rassemblement autour de valeurs humanistes.
Jean-Louis Borloo se démarque complètement de l'UMP et d'un message qui s'est droitisé durement, incapable de répondre aux problématiques de notre pays, à la crise économique, sociale et culturelle qui frappe la France de plein fouet.
Difficile toutefois pour Mr Borloo d'être complètement absout des fautes du parti présidentiel ; car comment être innocenté d'une action politique à laquelle son poste de ministre l'a nécessairement associé.
Habilement le valenciennois a clairement exprimé "un manque de vigilance (...) qui ne sont pas des regrets".
Voici donc notre Jean-Louis Borloo parti en dissidence de l'exécutif en place pour rassembler la grande famille du Centre et l'unir autour du socle commun que sont les valeurs humanistes.
Les dissidents se font de plus en plus nombreux en ce moment, et ce Centre que d'aucun disent ne pas exister, semble attiser nombre de convoitises.
Cette soudaine prise de conscience pour satisfaisante qu'elle soit, n'en demeure pas moins étrange. Jean-Louis Borloo semble avoir compris que la France se gouvernait dans la modération, au Centre, que la voie de l'UMP est errodée, dépassée, et qu'il est besoin d'une troisième voie, indépendante et humaniste.
Cette recomposition du Centre, pour enfin jouer un rôle actif et prépondérant dans notre pays est une nécessité absolue. La France en a besoin !
Mais si les dissidents se font de plus en plus nombreux aujourd'hui, les Morin, Cavada, Borloo, qui se font aujourd'hui les apologètes de cette voie indépendante qu'ils voudraient novatrice, ne doivent pas oublier qui fut le premier des martyrs d'entre eux à emprunter cette voie : François Bayrou, qui le premier a marqué sa différence, son opposition, sa liberté, vis à vis de la majorité présidentielle, et qui le premier a préché la naissance d'un mouvement alternatif bâti autour de valeurs humanistes : le Mouvement Démocrate.
Ces messieurs feraient bien de s'en souvenir à l'heure de cette prise de conscience qui peut appraître bien tardive, même s'il n'est jamais trop tard pour se repentir. Parce que l'heure est au rassemblement.
François Bayrou en tant que précurseur qui a ouvert cette voie, et visionnaire de cette chute programmée de l'UMP doit être de cette reconstruction et de cette recomposition.
Mais cette prise de position de Jean-Louis Borloo et ces dissidences qui se marquent de partout dans chaque camp politique, tend surtout à prouver le caractère obsolète des institutions de notre Vème République, qui ne répondent plus aux évolutions et aux attentes de notre société. La bipolarisation institutionnalisée de notre vie politique semble aujourd'hui bel et bien révolue.
Il est plus que temps de réfléchir à une modernisation, à une refonte de nos institutions pour être en phase avec les échéances et les défis de Demain. Le Centre tiend en lui ces réponses, et c'est pourquoi il est aujourd'hui à ce point convoité.
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