Sous l'autorité du préfet de la Creuse, Claude Serra, et en présence de Michel Laforcade, directeur général de l'ARS, et d'élus locaux, les responsables des deux structures, Patrick Aita et Annie Forestier ont signé le fameux document, "un grand moment, un évènement essentiel qui va permettre à deux structures de mutualiser leurs moyens et de répondre aux besoins de la population de tout un territoire", a ainsi déclaré Claude Serra.
L'intérêt général, celui des patients, du territoire et des salariés semble avoir triomphé des tentatives de récupération politique.
C'est en substance ce que le MoDem de la Creuse a toujours défendu et sans cesse rappelé ici, là, ou encore par là, sur une thématique que notre Mouvement a pris à bras le corps.
Dès lors, nous ne pouvons que nous féliciter de ce consensus, tellement évident, qui constitue la première étape de la formalisation du Pôle Santé d'Aubusson. Oui, cet accord sonnait comme une évidence mais ce ne fut pour autant pas aussi simple que cela, la politique s'étant invitée à la table des débats.
Nous ne reviendrons pas sur les différentes péripéties qui ont jalloné l'aboutissement de ce GCS, qui n'est "que le début d'une histoire" pour Michel Laforcade. Le Pôle Santé doit être effectif pour l'année 2014, d'ici là, l'ARS aura à arbitrer le choix du site qui l'accueillera ; à ce titre, un choix devrait être déterminé à la fin de l'année civile.
Ce GCS induit une mutualisation des moyens des deux établissements, pour la mise en place d'un projet médical commun qui doit allier complémentarité, coordination, proximité, accessibilité, entre les différents services concernés par ce Groupement : le service des Urgences de la Clinique, le service de Médecine de l'Hôpital, et les Pharmacies. Cela permettant d'optimiser l'organisation actuelle.
Toutefois le SAU ne saurait être exclusivement que l'antichambre du service de Médecine, les prérogatives d'un service d'Urgences vont bien au-delà de cette attribution. En effet, il se doit de pourvoir aux besoins des urgences traumatiques, chirurgicales et vitales. D'où l'intérêt d'un plateau technique étoffé, densifié par l'apport du scanner comme outil diagnostic, et confirmé par le maintien d'une offre chirurgicale. La nécessité de ce GCS est là aussi : conforter et améliorer l'existant dans le respect des spécificités et des compétences de chacun. Le lien de confiance entre les usagers et les professionnels de santé existe : les chiffres le prouvent.
Les bases d'une structure nouvelle sont posées, l'histoire reste à écrire. Avec beaucoup de justesse et d'intelligence, Michel Laforcade a tenu à remercier, ce que d'autres n'ont pas fait, l'ensemble des partenaires du projet. D'autres ont l'air d'oublier qu'un partenariat suggère l'adhésion de plusieurs personnes ou entités.
Dès lors, et les services du Centre Hospitalier, et les services de la Clinique (injustement oubliés) sont à féliciter pour leur travail et leur totale implication.
Au delà des tentatives de récupération politique dont chacun restera juge, il est à regretter l'instrumentalisation, par certains, d'un sujet grave, qui concerne l'avenir à long terme de nos territoires, mais aussi d'avoir ressorti de nulle part, cet éternel, mais dépassé, débat et prétendue rivalité entre le public et le privé. Il n'était pas particulièrement intelligent d'user de ce type de déstabilisation pour prendre en otage et opposer des gens qui travaillent ensemble tous les jours pour le bien commun.
La question public / privé ne se pose pas concernant les établissements aubussonnais, en tous cas, pas comme certains ont tenté de la présenter. En effet, il est bon de rétablir certaines vérités juridiques pour contrebalancer certains fantasmes idéologiques que certains ont tenté d'exciter : la Clinique est une association au statut PSPH (Participant au Service Public Hospitalier), un statut hybride, mi privé-mi public, régi par la convention FEHAP. La Clinique de la Croix Blanche est ainsi un établissement à but non lucratif. Si son mode de gestion est privée, elle remplit des missions d'intérêt général et d'utilité sociale, soumise à des obligations qui sont celles du secteur public :
- Garantie de l'accès aux soins pour tous, de jour comme de nuit.
- Permanence et Continuité des soins.
- Assurance de la prise en charge tout au long de la vie, de toutes les pathologies, handicaps et perte d'autonomie.
Nous comprendrons ainsi aisément que le clivage public / privé ne saurait se décliner, classiquement et de façon caricaturale, concernant nos établissements de santé. Voilà qui aura le mérite de remettre certaines choses en place, et plus encore de comprendre que toute l'agitation qui a entouré cette question du GCS était bien superflue, car instrumentalisée politiquement. Tout cela pour en arriver à une signature dont chacun, au préalable de ce feuilleton rocambolesque, s'accordait à dire qu'elle était nécessaire.
Au final, nous retiendrons qu'il y eut beaucoup de bruits et de rumeurs, plus ou moins fondées, pour pas grand chose ; mais l'essentiel est ailleurs : le Pôle Santé d'Aubusson a maintenant un avenir.
Comme toujours, bien écrit, clair et pédagogique aussi !
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