Refusant d'entrer dans la polémique durant la campagne, je m'exprime aujourd'hui sur le sujet, jugeant que ces propos sont une insulte au dévouement des personnels de soin travaillant au sein du Service des Urgences de la Clinique de la Croix Blanche.
Mr CHARVILLAT Mathieu
Délégué Fédéral J-Dem 23
Planet
23200 Saint Alpinien.
à, Mr Michel Moine
Maire d'Aubusson - Pdt de la Communauté de Communes Aubusson-Felletin.
Monsieur le Maire,
Comme nombre des habitants du canton d'Aubusson, je me suis ému des mots que vous avez employés dans la profession de foi que vous avez adressé à chacun des électeurs du canton à l'occasion de la campagne des dernières Cantonales partielles.
Dans ce texte, vous avez consacré un paragraphe au chapitre de la Santé, le premier en l'occurrence, dans lequel vous semblez stigmatiser la qualité des soins prodigués au sein du Service des Urgences de la Clinique de la Croix Blanche, sur la base de témoignages que vous décrivez comme alarmants, qui vous conduisent ainsi à juger que le service est mauvais.
Vous n'avez dès lors pas craint, semble-t-il, les conséquences de ces mots dans l'esprit de vos administrés déjà chahutés par les informations contradictoires dont vous vous êtes fait l'écho l'été dernier. Conséquences qui peuvent se traduire par un préjudice réel pour l'établissement sus-visé par vos propos. Je vous rappellerai que le sujet est particulièrement sensible dans l'esprit des citoyens. Nous parlons là de sécurité sanitaire ! Ainsi la récupération politique de la question ne me paraît pas adéquate, si ce n'est à semer le doute, un doute infondé par ailleurs, dans l'esprit de vos concitoyens.
Vous n'avez nullement la qualité d'expert qui vous autoriserait à porter un jugement de quelque nature que ce soit quant à la qualité des soins prodigués au sein du Service des Urgences.
De surcroît, en tant qu'élu, vous avez un rôle d'ambassadeur à l'égard de votre territoire, assujetti à un devoir de réserve qui ne vous permet pas de porter un jugement public sur un sujet pour lequel vous n'avez pas la qualité, par défaut de compétence, ni d'expert ni de juge. En effet, vous rappelez fonder votre argumentaire sur la base de témoignages que vous considérez "alarmants".
Pour aussi respectables que puissent être ces témoignages, Monsieur le Maire, je vous rappellerai néanmoins qu'ils sont le lot quotidien de tout établissement de santé. Vous trouverez des mécontents partout, dans NOS établissements comme ailleurs.
Cependant, je constate que vous faîtes fî, avec beaucoup de négligence, des témoignages positifs, des satisfactions multiples, et du nombre de vies sauvées, parmi lesquelles celle de mon père.
Vous comprendrez dès-lors que la teneur des mots employés, au delà de semer la peur dans l'esprit des usagers et des administrés, a pu choquer et blesser la communauté médicale et paramédicale, parmi lesquels, médecins, infirmiers, aides-soignants, mobilisés et dévoués à la tâche au seul service de la population.
Vos mots ont sonné comme une insulte à leur égard, eux, qui quotidiennement sont sur le terrain, nécessaires au bon équilibre sanitaire du sud de notre département.
Le jugement de valeur que vous avez porté, au delà du fait de ne pas être à propos sur le fond, n'était certainement pas juste vis à vis du personnel.
Quant au lien de confiance à tisser que vous évoquez volontiers, vous constaterez aisément que depuis la naissance de l'UPATOU en 2004, le nombre de patients accueillis au SAU de la Croix Blanche n'a fait qu'augmenter, dans un contexte où la démographie baisse.
La signature du GCS et l'arrivée programmée du scanner sont là pour conforter l'offre existante en matière de couverture sanitaire. Vous le rappelez vous-mêmes.
Conforter n'est pas détruire.
Votre rôle d'élu vous astreint à la vigilance, non à la délation publique et gratuite. J'espère et je pense que vous êtes conscient de ces points relatifs à votre action publique.
Vous ne savez que trop bien que si la confiance est toujours difficile à construire, en revanche, la peur et la défiance sont très communicatives dans l'esprit des gens.
A partir de là, les mots que vous avez employés n'ont pas contribué, loin s'en faut, à apaiser les craintes qui sommeillent en chacun. Vous avez plutôt exciter leurs peurs et peut-être aussi leurs colères. Ne négligez pas l'amour que chaque aubussonnais porte vis à vis de la Clinique fondée par un de vos prédécesseurs au Conseil Général, le Docteur Mazetier.
Je pense que nous partageons la même volonté de bien être pour la population. Il ne faut pas vous tromper de combat Monsieur le Maire.
J'ose espérer que les phrases que vous avez prononcées ne sont qu'une maladresse de forme que je vous invite à corriger rapidement, car elles ont creusé le lit de la défiance d'une bonne partie du personnel à votre égard, des personnes qui comptent parmi vos administrés.
Vous remerciant de l'intérêt que vous porterez à cette lettre, veuillez agréer Monsieur Moine l'expression de mes sentiments respectueux.
Mathieu CHARVILLAT.
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