Aujourd'hui, force est de constater que le sujet est devenu à la mode ; et la période néo-pré-électorale qui se présente à Aubusson, depuis l'annulation du scrutin des cantonales par le tribunal administratif suite à une requête du candidat déchu Michel Moine, ne semble pas étrangère au regain d'intérêt témoigné sur la thématique santé.
En effet, après dix années de dédain, il semble que nos politiques veuillent s'emparer, avec une certaine précipitation, d'une question qu'il savent porteuse auprès de l'opinion publique. Peut-être que cela sonne comme une prise de conscience à l'égard de cette problématique. Nous pourrions avoir la naïve innocence de le croire ; mais en réalité, de là à dire qu'il y a de la récupération politique sous forme d'une propagande démago-populiste, il n'y a qu'un pas...
Dès lors, la presse locale relaye depuis près d'une semaine les différents épisodes de cette guerre idéologique autour du Pôle Santé Aubussonnais ; là où la concorde devrait aussi logiquement que légitimement s'imposer.
L'enjeu sanitaire est devenu un enjeu électoral majeur sur lequel il faut avoir la primeur, quand bien même la connaissance du sujet n'est pas au rendez-vous.
L'exemple de l'article publié par le quotidien La Montagne, le 08 juillet dernier est à ce titre édifiant.
On y découvre ainsi une conférence de presse, surréaliste, improvisée en grandes pompes par Michel Moine dans laquelle ce dernier annonce la naissance du Pôle Santé Aubussonnais, matérialisé au départ par le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) entre l'Hôpital du Mont et la Clinique de la Croix Blanche, dans le cadre d'une mutualisation de moyens, GCS qui trouvera son aboutissement dans le cadre d'une fusion des différents services au sein d'un établissement bâti sur le Site du Mont qui accueillerait de nouvelles spécialités, au nombre de 14, pratiquerait dans ce cadre une activité chirurgicale, disposerait même d'une IRM. Le Pôle Santé du XXIème siècle s'enflamme-t-on.
Un superbe projet pour l'usager lambda désireux de disposer d'une offre de soin juste et équitable.
Michel Moine, pourtant fort de son expérience politique, semble, dans la précipitation, avoir oublié deux règles essentielles dans la conduite d'un projet. La première de ces règles est le secret, souvent gage de réussite, la seconde, c'est de ne pas oublier les différents acteurs du projet que sont d'une part les tutelles, et l'Agence Régionale de Santé, d'autre part, les partenaires du projet, particulièrement la Clinique de la Croix Blanche.
Oui, le Maire d'Aubusson, habitué à avoir de fortes certitudes, (ré)conforté par la décision du TA de Limoges d'annuler l'élection cantonale qui l'avait vu perdre son siège de Conseiller Général, semble toutefois en proie au doute. La précipitation et les maladresses qui jalonnent cette conférence de Presse paraissent être l'instrument de ce fameux Doute. Quoi d'autre ?
Contrairement à ce qu'aurait pu imaginer notre édile, les lecteurs ont été pris de plusieurs peurs à la lecture de cet article ; en premier lieu, il est manifeste que Mr Moine a négligé deux choses : la première, l'amour que les aubussonnais portent à la Clinique du Dr Mazetier ; la seconde, c'est la densité du plateau technique de cette clinique : plusieurs spécialités chirurgicales et médicales, un service d'Urgences, un Centre d'Imagerie Médicale, et 80 salariés, auxquels on peut rajouter une vingtaine d'emplois connexes, concernés par le devenir de la Clinique, et qui se sont sentis comme les grands oubliés de ce projet.
Panique à bord, avec la crainte de licenciements et les conséquences sociales qui en découlent. L'impact négatif de cet article a été réel auprès des différents acteurs du Secteur Santé d'Aubusson.
Le premier supporter d'Arnaud Montebourg l'a très clairement joué en solo au mépris de ses partenaires et du ressenti des salariés de la Clinique.
Au Mouvement Démocrate, nous avons toujours constaté que le rapprochement Hôpital-Clinique devait s'opérer de façon complémentaire, en tenant compte de l'offre de l'un comme de l'autre, sans être au détriment de l'une ou l'autre des structures, devant garantir le maintien et la pérennité des emplois concernés.
Il est important de comprendre que le projet décliné par Michel Moine n'est qu'un projet parmi tant d'autres dont la réalisation est suspendue au bon vouloir de l'ARS.
C'est ce qu'a expliqué en substance le Dr Aïta, Président de l'Association Clinique Croix Blanche, lors d'une conférence de Presse donnée le 11 Juillet dernier, suite à un déjeuner de travail en compagnie d'élus locaux et du Directeur Général de l'Agence Régionale de Santé, Michel Laforcade.
Patrick Aïta, regrettant par ailleurs l'instrumentalisation du dossier à des fins politiques, rappelant avec beaucoup de hauteur et de lucidité qu'il convenait de "travailler avant tout dans l'intérêt des patients".
Voilà qui a le mérite de recadrer les choses. D'autant que sur la forme du projet, affaire de spécialistes, question de compétence, le maire d'Aubusson a décliné un projet qui pour les initiés manque de cohérence : comment faire cohabiter sur un même niveau un service d'Urgences avec une unité Alzheimer ? Comment Aubusson pourrait disposer d'une IRM, non inscrite au SROS 2011-2016, comme l'a annoncé Mr Moine ?
Comment prétendre que l'arrivée du scanner permettait le maintien des Urgences, alors que le SAU de la Croix Blanche est conditionné par bien d'autres paramètres et l'obligation de disposer de Service d'Accueil des Urgences sur notre territoire.
Le non initié a le droit de se tromper. L'élu, prétendument spécialiste du dossier, beaucoup moins.
Le grand public ne saurait se satisfaire de verbiage superflu et d'espérances chimériques. Nous autres, simples citoyens et usagers, préférons aux effets d'annonces intempestifs, les réalisations concrètes.
Car pendant que le maire d'Aubusson parlait pour ne rien dire, d'autres, dans l'ombre et la discrétion se battaient pour l'avancée des dossiers ; c'est ainsi que Jean-Marie Massias avait constitué autour de lui un collège de spécialistes pour mieux comprendre cette problématique pour laquelle il m'avait sollicité.
C'est grâce à ce travail de fond que l'arrivée d'un nouvel urgentiste, ayant travaillé huit ans dans un SAMU a été validée, que des contacts avancés avec un nouveau chirurgien ont été noués, que l'arrivée du scanner a été entérinée avant la fin de l'année civile par le Ministère de la Santé.
Moins de clinquant certes, mais des résultats tangibles à très court terme pour l'intérêt général.
L'élection a beau être un évènement important dont l'échéance se rapproche, elle n'autorise en rien les débordements et soubresauts intempestifs de candidat en mal de voix. A ce titre, le sujet de la santé publique, ne permet pas, au nom du respect des usagers avec l'angoisse desquels il ne convient pas de jouer, de dire tout et n'importe quoi, n'autorise pas les dérapages verbaux. De la décence que diable !
Les aubussonnais sont trés inquiets après la lecture des différents articles parus dans La Montagne concernant le Pôle Santé d'Aubusson car ils savent que si cette opération ne se réalise pas la clinique déjà en danger est condamnée définitivement.
RépondreSupprimerPrésent à la réunion du Conseil de Surveillance de l'Hôpital je suis persuadé que le seul projet valable est celui du regroupement sur le site du Mont de l'ensemble des activités sanitaires du secteur,le contre-projet évoqué par le Dr Aîta est complétement irréaliste.
De toute façon les aubussonnais ne pardonneront pas à ceux qui feront échouer le projet de Pôle de Santé,pour des raisons politiques,qu'ils soient de droite ou de gauche. Les querelles ça suffit !
Robert,
RépondreSupprimerMerci de votre contribution ici, où vous vous faites trop rare.
Bien entendu, les aubussonais sont inquiets, à plusieurs titres, usagers et professionnels de santé dont vous savez que je fais partie.
S'agissant du regroupement, je pense qu'il y a consensus, mais dans la gestion médiatique du dossier, vous reconnaitrez volontiers une certaine maladresse liée à l'article du 08 Juillet.
Comprenez l'impact auprès du personnel de la Clinique dont on aurait tord de mésestimer le travail et la qualité de ce dernier.
La clinique a plus de ressources qu'on ne veut bien le dire ; son activité chirurgicale est conforme aux normes requises. Le nombre de passages aux Urgences est en hausse constante, supérieur aux 4000 passages par an.
La Clinique assure la sécurité sanitaire du territoire par l'intermédiaire du SAU dont nous savons l'obligation administrative qui oblige à sa présence.
Nous rappellerons par ailleurs l'excellent classement de la clinique en terme de sureté face aux infections nosocomiales, n°1 en Limousin.
L'ARS est convaincue de la nécessité du maintien de l'activité chirurgicale sur le bassin. Ne l'oublions pas.
Il eut été plus juste de ne pas oublier dans l'article du 08 Juillet le personnel de la Clinique.
Quant au débat de forme, concernant le site. Celui du Mont peut se défendre bien entendu, je reste personnellement essentiellement sceptique quant à la localisation du site et à son accessibilité. Mais je ne suis pas juge de cette situation.
Le projet du Dr Aita est tout aussi crédible et enthousiasmant. Ne serait-il pas moins couteux ? Ne lancerait-il pas une nouvelle dynamique ? A voir et à étudier.
En tout état de cause, il y aura un arbitrage des tutelles qui viendra trancher cette question de forme.
Sur le fond, il va de soi que chacun est d'accord sur la nécessité qu'il y a à un regroupement sanitaire dans l'intérét des patients.
Je n'ai pas la responsabilité de l'article de La Montagne mais je maintiens que si je souhaite comme de nombreux aubussonnais le maintien des activités de la Clinique j'ai des inquiétudes sur l'activité chirurgicale qui ne peut être confortée que par l'installation dans de nouveaux bâtiments fonctionnels.
RépondreSupprimerQuant au projet du Dr Aîta je maintiens également qu'il n'est pas cohérent:
Transférer l'EHPAD à la Croix Blanche est un non sens. j'ai eu à traiter sur Guéret d'un problême similaire pour un Foyer d'accueil pour personnes handicapées et il s'est avéré que l'installation dans un bâtiment existant était trés coûteuse et surtout ne permettait pas de respecter les nouvelles normes en matière d'hébergement
Le site du Mont conserverait son activité actuelle ou à peu près.
Enfin la clinique et les urgences seraient transférées sur un site "vierge".
Une telle proposition ne correspond pas aux voeux du Conseil de Surveillance de l'Hôpital ni de l'ARS qui souhaitent une nutualisation des moyens et le rapprochement des activités pour des raisons d'économie et de sécurité.
Je précise que ce projet sur le site du Mont ne peut être considéré comme définitif mais je considére qu'il est le meilleur et à l'avantage d'être opérationnel le plus vite.
Enfin je ne vois pas pourquoi le CA de la Croix Blanche qui a jugé bon de faire intervenir le député, ce qui n'était sans doute pas meilleure initiative, n'a pas approuvé la convention sur le Croupenent sanitaire longuement préparée par les service d' l'Hôpital et de la Croix Blanche et qui n'engageait en rien la Clinique sur le choix du site.
Merci Robert pour ces précisions.
RépondreSupprimerHeureux que vous reconnaissiez finalement la maladresse liée à l'article de la Montagne. Heureux aussi que vous expliquiez que le site du Mont n'est pas définitif, ce qui semblait induit par le-dit article de presse.
Reconnaissons chacun que quoi qu'il en soit, il y a quand meme nécessité de construire de nouveaux batiments, au Mont ou ailleurs. La mutualisation des moyens induit essentiellement une collaboration commune des deux entités.
Le site choisi se devra de répondre aux exigences en matière d'accessibilité et de sécurité lié à l'utilisation des rayonnements ionisants notamment.
Pour ce qui concerne la chirurgie, je soulignerais toutefois que les blocs de la clinique sont quasiment neufs et très fonctionnels.
Nul doute qu'une solution pertinente et efficace sera trouvée, probablement arbitrée par les tutelles.