lundi 25 juillet 2011

Soyons francs, parlons vrai.

Coup de théâtre à Aubusson ! Nous venons en effet de vivre un rebondissement comme on en voyait aux plus belles heures des soap opera. Il règne comme un air de Dallas dans la cité tapissière où l'on en est pas à un tumulte près.
Oui, Aubusson, son musée, son château, sa tour de l'horloge, et son univers impitoyable...
Puisque la situation exige, en dépit du caractère cocasse des évènements, d'être traitée avec sérieux, accordons nous néanmoins de la relater avec la légèreté portée par l'humour nécessaire pour ne pas céder à l'agacement et à la lassitude.
Rappel des épisodes précédents :

En Mars dernier, Jean-Marie, au terme d'une intense bataille, était parvenu à faire ce que nombre de personnalités aubussonnaises n'étaient pas arrivées à faire : bouter Michel hors de son trône de Conseiller Général après 7 années de règne sans partage.
Mais Michel, accroché au pouvoir, jura d'avoir sa revanche, arguant qu'on ne l'aurait pas aussi facilement. C'est pourquoi ce dernier, fort de trois procurations qui auraient pu inverser le sort de l'élection, décida après mûre réflexion, de lancer une procédure d'annulation du scrutin par le Tribunal Administratif de Limoges.
La justice, sur le principe, donna raison à Michel, goguenard, qui venait là d'obtenir l'invalidation de l'élection, et dès lors l'organisation d'un nouveau scrutin. Le droit conférait à Jean-Marie la possibilité de faire appel de cette décision, mais celui-ci, sereinement, décida de ne pas recourir aux méthodes de son adversaire, et de ne pas s'embourber dans un conflit procédural sans fin, désirant se mesurer au plus vite à son prédécesseur.

La prise de risque de Michel, guère favorisé par des statistiques accablantes, était considérable, qui plus est dans un contexte local particulièrement tendu, exacerbé par une pré-campagne déjà houleuse, durant laquelle Michel fomentait une stratégie digne des ruses les plus roublardes.

En effet, alors que l'on se dirigeait tout tranquillement vers l'organisation de nouvelles élections, Michel fit brusquement appel, devant le Conseil d'Etat, de la décision du Tribunal Administratif qui lui était pourtant favorable ! Incroyable rebondissement.
La raison de ce retournement de situation ? Michel, dont les trois procurations lui étaient vraisemblablement favorables, exige en effet que le Conseil d'Etat le proclame vainqueur de l'élection, s'opposant sur la forme à la tenue d'un nouveau scrutin.Quelle surprise pour le tout Aubusson, que de retrouver un Michel à nouveau rempli de certitudes / d'illusions, et frondeur.
Mais les aubussonnais ne sont pas plus bêtes qu'ailleurs, et savent en réalité que la vérité est à chercher ailleurs que dans les phrases policées prononcées par notre Michel, futé comme un renard...
Effectivement, Michel sait parfaitement qu'une élection organisée demain ne lui serait pas favorable, et qu'il essuierait une défaite forcément plus lourde qu'elle ne le fut au printemps dernier. D'autant plus que celui-ci a récemment, maladroitement, instrumentalisé jusqu'aux débats les plus consensuels.
Dès lors il fallait pour lui, gagner du temps, et que ce temps lui soit profitable.
Que personne ne soit naïf, jamais le Conseil d'Etat ne donnera raison à Michel, mais la procédure pouvant durer des mois, reculera d'autant la date des nouvelles élections. C'est là l'astuce. Le scrutin risque de tomber en plein coeur des luttes pour les présidentielles, et Michel compte se servir du statut de favori des socialistes pour tenter de surfer sur la vague d'un hypothétique succès de ces derniers, pour lui gagner les faveurs de la population. Une stratégie bien pensée, bien huilée, mais relativement incertaine, qui met sous silence les débats locaux au profit des questions nationales, et qui sonne comme une insulte aux électeurs. Jouons franc jeu, comme dirait l'autre, elle pue l'arnaque cette méthode, traduisant bien les peurs profondes de Michel.

Les aubussonnais, dans une dynamique nouvelle, se laisseront-ils prendre au piège tendu par Michel ? Ce dernier parviendra-t-il à ses fins ? Attend-il un signe d'Arnaud "le louhanais" pour se sortir d'Aubusson ?
L'histoire n'en est peut-être encore qu'à ses balbutiements ? La suite au prochain épisode...

2 commentaires:

  1. et encore du temps de perdu, car pendant ce temps là les dossiers sur le canton risque de ne pas trop avancé! ce qui est le plus surprenant pour moi c'est que la même personne face deux fois appels, pourquoi n'avait pas il demander son élection devant le tribunal.....la thèse de la tactique politique semble du coup la plus probable....

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  2. Mathieu CHARVILLAT29 juillet 2011 à 22:07

    Par ailleurs, coach, j'y vois pour ma part, comme une forme de mépris à l'égard des aubussonnais...

    Pour Mr Moine, Etre mandataire d'une procuration pour son propre vote, il y a là qqchose d'un peu ridicule...

    Comme la forme et le fond de ce débat procédurier. A l'arrivée, c'est le canton qui en patit, et les aubussonnais qui sont pris en otage.

    Une tactique politicienne en effet, c'est en substance ce que j'ai dénoncé et étayer dans la presse...

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