Au pays de Sarkhollande, tout est orchestré, médiatiquement parlant, pour que la part belle soit faite essentiellement aux candidats issus des deux grands courants majoritaires qui se partagent, alternativement, le pouvoir depuis trente ans, avec la même inefficacité à répondre aux mutations dont a besoin notre pays, la même incapacité à sortir la France de sa situation de surendettement, les mêmes atermoiements face à la Crise, économique et sociale qui nous frappe. Parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que les successions alternatives entre les deux courants pré-cités qui resservent de façon systématique les mêmes recettes avec les même méthodes, ont montré, plus d'une fois qu'à leur tour qu'ils nous conduisent tout droit dans une impasse. Nous sommes au bout d'un système, qui ne répond plus à rien, dont la légitimité même est remise en cause. Mais pas par, ni, pour tout le monde...
Nombre de nos grands leaders politiques font (à raison) l'éloge de la Démocratie, se posent (souvent) en donneurs de leçons à la face du monde entier, se veulent (pompeusement) les porteurs de la bonne parole et de la bonne morale.
Mais y-a-t-il vraiment chez nous matière à s'enorgueillir de l'exemplarité ? Cette terre de France, républicaine et laïque, originellement vertueuse, n'a t-elle pas dérivée ? Quand la thématique de la viande halal revêt un caractère majeure de la campagne, quand les affaires de moeurs ou de corruption frappent nos politiques, quant les hauts fonctionnaires de notre pays sont explicitement menacés d'une purge sans précédent, tout cela est-il digne d'une Démocratie prétentieusement mise en avant ?
Je me rappelle, il y a une dizaine d'années (déjà), le professeur Robert Ponceyri (Université d'Auvergne) qui introduisit son cours de Science et Sociologie Politique en expliquant, devant un auditoire médusé, que la France était un pays sous-développé politique, qui n'avait rien à envier aux Républiques, péjorativement qualifiées de "Bananières".
Cette analyse, d'époque, trouve son prolongement naturel dans la désaffection, pour ne pas dire le désamour des citoyens envers la classe politique. Un désamour qui se traduit par une participation toujours revue à la baisse aux différents scrutins. La légitimité de la majorité élue est nécessairement sujette à caution.
Crise institutionnelle, crise de confiance, crise de légitimité ; autant d'indices qui attestent de l'état d'un système politique à bout de souffle.Un système que quelques uns contestent, parmi lesquels notamment François Bayrou ; des contestataires bien vite mis sous l'éteignoir du jeu médiatique, qui privilégie dans des proportions disproportionnées, les candidats dont les mouvements se partagent le pouvoir et les responsabilités de façon alternative et continue depuis trois décennies, sans remettre en jeu quoi que ce soit. Ils sont les candidats du système, de l'immobilisme, du déclin. Ceux qui ne veulent pas modifier les règles du jeu, qui négocient avec leurs satellites quelques sièges et quelques postes contre l'allégeance. En tuant toute concurrence, toute opposition, les deux P.P.P. (Partis Provisoirement Principaux) créent automatiquement deux blocs, monolithiques qui s'affrontent, divisent et placent le pays en situation de guerre civile politique permanente.
Bienheureux les écologistes, qui ont négocié un groupe parlementaire alors qu'ils ne pèseront que 2 à 3 % lors du scrutin suprême. Et que dire de feu l'ARES qui donna l'illusion de vouloir s'émanciper de l'UMP avant de vite revenir dans le giron présidentiel, négocier quelques circonscriptions et quelques postes ministériels ou de secrétaires d'Etat.
L'anti-système repose sur l'indépendance, garanti par le non alignement aux deux mastodontes. Cette liberté n'est réelle qu'en l'absence de toute compromission. François Bayrou est le candidat de l'anti-système par excellence, celui de l'alternative, du changement.
Bien entendu, certain candidat se prévaut du changement, mais pour lui, "le changement, c'est ce que l'on dit quand on a rien à dire (...) ou quand on ne veut rien dire, faute d'avoir une pensée cohérente, indépendante des sondages et de l'air du temps".
C'est ce que j'appelle le changement dans la continuité, autrement dit, on ne change surtout rien.
Face au candidat de la division, et à celui de l'illusion, François Bayrou propose l'unité nationale, le rassemblement, non sectaire des forces de notre pays, de façon impartiale.
Reproche est fait au Président du MoDem de ne pas avoir de grand parti (encore que...), mais ce dernier voit cela comme une qualité éminente : "Le président ne doit pas être l'homme d'un parti, mais celui des citoyens !"
François Bayrou - meeting d'Angers - 010312 par bayrou
Bayrou, un empêcheur de tourner en rond pour les candidats du système ; Bayrou, celui que l'on veut réduire au silence, mais qui inexorablement progresse dans les enquêtes d'opinion. Bayrou, qui selon d'autres enquêtes dont on ne parle pas, sortirait large vainqueur d'un duel face à Nicolas Sarkozy ; mais qui surtout, demeure le seul candidat à pouvoir battre François Hollande.
François Bayrou est bien l'ennemi public numéro 1 pour le système, il fait peur à la Gauche, quoi qu'elle en dise, elle qui ne veut pas l'avouer (il suffit pour s'en convaincre de voir les courbettes des Valls et autre Montebourg lors des débats qui les ont opposés au candidat centriste). Il divise la Droite qu'il peut faire perdre, et qui ne parvient pas à l'assujettir.
Bayrou est incontestablement un danger majeur pour les tenants du système, lui qui demeure le candidat jouissant de la meilleure côte de popularité auprès des Français. Et de là à ce que la popularité se traduise en intention de vote, il n'y a qu'un pas...
Car la France ne peut éternellement se refuser à son Destin, elle qui n'a pas su rencontrer des personnages comme Raymond Barre ou Jacques Delors qui auraient pu tout changer.
En Avril prochain, la France a à nouveau rendez-vous avec l'Histoire... Elle a rendez-vous avec François Bayrou !
Excellent commentaire qui reflète bien la situation dans laquelle nous nous trouvons.
RépondreSupprimer