Depuis des années, il ne se passe plus une seule élection sans que l'on ne fustige la constance d'un taux d'abstention pour le moins élevé en France. En moyenne, c'est près d'un électeur sur deux qui ne se déplace pas aux urnes. Ce faisant, c'est la valeur même d'une élection qui est en jeu, la légitimité même de ceux qui sont élus, avec moins de la majorité du corps électoral.
C'est ainsi que l'Assemblée Nationale est constituée à 98 % d'élus de deux blocs (
PS -
UMP ) qui ne représentent que 40 % des électeurs...
L'abstention, premier parti de France ! La phrase est régulièrement prononcée, mais pour s'en convaincre davantage, il faudrait que les diagrammes sur lesquels apparaissent les résultats les laissent apparaître en calculant le score de chacun non pas par rapport aux votants, mais par rapport aux inscrits... Chacun y gagnerait en mesure et en humilité...
Dès lors, il est bien gentil de fustiger cette abstention perçue comme une faute citoyenne, comme une ennemie de la Démocratie, mais pour initier son recul, encore faudrait-il pouvoir, objectivement, la comprendre, en saisir les causes. Car l'abstention n'est pas une cause, c'est une conséquence, ce n'est pas une maladie, c'est un symptôme.